Critique Manga L'Atelier des Sorciers #3

8
L'Atelier des Sorciers

par KssioP le sam. 16 mars 2019 Staff

Voyage en terre inconnue

On n’y voit pas plus clair dans ce tome 3, les questions qu’on se posait sont enrichies de nouvelles questions laissées sans réponse. Néanmoins, je pense qu’il faut mettre de côté l’énigme qui n’apparaît pas comme importante dans ce titre. Nous avons plutôt affaire à un voyage initiatique dans le monde magique de l’auteur, via une quantité finalement assez restreinte de personnages et donc de points de vue.

On ne nous explique pas vraiment qui régissent les sorciers mais d’un autre côté s’ils sont tous comme les membres de la Milice, il vaut peut-être mieux ne pas savoir. Coupable sans même un procès vive la vision étroite de la justice. De même, il y a beaucoup d’interdits dans la magie et on finit par se demander si celle-ci a réellement pour but d’améliorer la vie du quotidien. Des sorts qui pourraient faciliter le travail des médecins ou le bien-être des patients ont été prohibés. Pourquoi ? mystère. Toutefois, les « ignorants » (les êtres non liés à la magie) apparaissent ici très exigeants et pas forcément reconnaissants, comme si les sorciers n’avaient qu’à claquer des doigts pour faire des miracles. Alors, peut-être bien qu’il faut aussi les laisser se débrouiller seuls de leurs soucis de temps en temps.

Toutefois, comme écrit précédemment ce n’est pas important. Ce qui compte c’est cette sorte de huit clos entre Kieffrey et ses élèves qui vivent très loin de tout. Kieffrey qui comme présagé dès le premier tome cache derrière son sourire des intentions malsaines ou disons pas très innocentes. Son visage jovial et nonchalant va à l’encontre de ses agissements et évidemment impossible de choisir son camp. Je mets un billet personnellement sur la Confrérie du Capuchon qui m’inspire plus de sympathie que le monde des sorciers à proprement parler. Un monde de privilégiés qui n’hésite pas à exclure ce qui est différent ou imparfait. Pour cette raison Tarta, le nouvel ami de Coco nous séduit immédiatement. Un gamin atteint d’une maladie au nom bizarre qui est considérée comme un handicap rédhibitoire pour devenir sorcier. Encore une belle leçon d’égalité des chances n’est-il pas ? Heureusement, Coco passera par là et via sa gentillesse et son naturel déconcertant, Tarta prendra confiance en lui et rayera définitivement les idées reçues qu’on lui a enfoncées dans le crâne depuis sa naissance.

Les enfants restent le centre d’intérêt de cette histoire. Chacun accompagné de ses rêves, de ses besoins, de ses craintes. C’est via leurs yeux innocents que ce monde nous apparaît attrayant et amusant. Cela et sans conteste grâce au style de Kamome SHIRAHAMA qui on ne le répétera jamais assez est un régal. Les détails sont toujours aussi impressionnants, on a beau s’attarder sur chaque case pour déceler un oubli, un défaut, on ne trouve rien. Tout s’emboîte parfaitement, la maîtrise me laisse presque sans voix par moments. Et, indéniablement c’est le dessin qui fait la force du titre. Je ressens parfois comme une inspiration tirée de l’ « antiquité » dans les tissus très imposants et élégants mais si fluides qu’ils moulent les corps au moindre coup de vent. Il n’y a qu’à regarder les couvertures pour se rendre compte du travail car contrairement à la majorité des séries où la couverture est largement plus belle que le contenu, ici elle est son contenant parfait. Oui fiez-vous à la couverture pour juger du livre, vous ne regretterez pas.

Pour la suite, je ne m’attends pas à de grandes révélations malgré la fin qui pourrait supposer le contraire. J’entrevois plutôt la porte d’une nouvelle aventure pour nos apprenties sorcières très assidues, une jolie ballade auréolée de magie et d’émotions fortes.

En bref

Un 3ème tome qui surfe sur la vague des deux premiers. Un fil rouge certes toujours présent et parfois rappelé pour ne pas oublier mais qui n’est pas primordial pour voyager durant notre lecture. Le dessin suffirait à lui seul à nous émerveiller longtemps. Reste que le monde magique est un monde bien étrange et inhospitalier pour celui qui n’a pas son réseau de privilégiés pour le guider. On ne sait pas trop sur quel pied danser, sur qui parier mais Coco et ses amis sont là pour nous montrer le bon chemin. Celui qui met des étoiles dans les yeux et des rêves qu’on souhaite devenir réalité.

8
L'Atelier des Sorciers
Positif

Une quantité impressionnante de détails visuels

Les enfants

Le dépaysement

Negatif

Le fil rouge un brin disparate peut lasser des lecteurs

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