Critique Manga Nozokiana #4

Le petit jeu de manipulation continue de plus belle, et le changement scénaristique entreprit par Wakoh Honna se confirme dans ce quatrième volume.

A force de passer du temps avec sa voisine perverse, Tatsuhiko finit par s'habituer aux conditions établies par Emiru. Au fur et à mesure, ce qui était une menace devient un jeu et notre ami tombe dans le piège en dépassant son temps de voyeurisme. La belle voisine lui impose un gage. C'est à ce moment là que le lecteur comprendra réellement ce que pense la mystérieuse Emiru. La facilité engagerait l'auteur à faire durer ce petit jeu du chat et de la souris, en faisant de notre héros le dernier des crétins, ne saisissant pas ce que contient le cœur d'Emiru. Le mangaka nous a prouvé à de maintes reprises qu'il était en mesure de nous surprendre et continue sur cette ligne de conduite en ne rendant pas Tatsuhiko plus bête qu'il ne l'est. Comprendre les sentiments de quelqu'un n'est pas synonyme de lui succomber... enfin pour l'instant.

L'autre bonne surprise de ce volume est l'introduction d'un nouveau personnage (qui ne reste pas longtemps et heureusement) pervers, Chisato. Dans un premier temps on a l'impression que cette demoiselle n'est qu'une autre coquine à l'instar d'Emiru. Très rapidement, le lecteur saisit la nuance : Chisato est bien plus que perverse, elle est malsaine. Afin de nous faire comprendre ce trait de caractère, l'auteur est bien obligé de nous présenter une scène un peu crue. Cependant, il ne s'attarde pas la dessus et grâce à cette séquence, le lecteur sera en mesure de s'attacher encore plus à Emiru. En clair, Chisato n'est présente qu'en tant que faire valoir. Sa présence démontre bien que la jolie Emiru n'est pas une sadique adepte de jeux sexuels (et par la même occasion, l'auteur prouve que son manga a été très bien étudié, que cela soit dans le scénario mais aussi et surtout dans la psyché des différents individus qui le compose).

Nozokiana est décidément un des mangas les plus intéressants du moment, contrairement aux apparences. Que cela soit le scénario, les dessins, le charisme des personnages, Wakoh Honna prouve que l'on peut réaliser un manga coquin, sans pour autant tomber dans la facilité du sexe pour le sexe.