Critique Manga Sidooh #24

La fin de la quête

Quand le pays est sur le point de
s’effondrer, nos héros eux sont sur le point de réaliser ce pourquoi
ils avancent depuis tant d’année.

C’est toujours avec le même panache, la
même fougue et surtout la même émotion brûlante que Tsutomu Takahashi
nous conte le destin de ces deux frères à une époque où le Japon se
retourne contre lui-même et fait vivre bien des soubresauts à son
peuple. Le récit est poignant, les dessins dégoulinent de noirceur et
d’émotion. C’est très intense à lire.

Avant-dernier chapitre de l’histoire, on
sent qu’une page se clôt dans ce tome où la quête de nos héros s’achève.
Confronté à leur nemesis de toujours chacun choisit la voie qui lui
correspond, l’un dans l’embrasement, l’autre dans l’attaque plus
discrète mais non moins fatale. La mise en scène imaginée par l’auteur
est de toute beauté, froide et puissante à la fois, calculée et vivante,
sobre et explosive. On en prend plein les yeux !

Et la retranscription de cette époque est
toujours une réussite, que ce soit dans l’esprit du guerrier
sacrificiel que revêt la figure du samouraï, ou encore dans le poids des
croyances et autres sectes, sans parler de la soumission au chef. Mais
également dans un aspect plus bassement matériel dans le basculement du
pays vers la modernité où ces sabres et explosifs à l’ancienne
s’effacent peu à peu devant montgolfières, canons et pistolets. Mais
c’est un vibrant hommage à l’ancien Japon et sa culture que nous envoie
l’auteur ici dans une histoire où jamais la modernité ne prend
réellement le pas sur la tradition.