Critique Manga Space Brothers #42

Tranche de vie lunaire

Après tant de tomes sous tension
le temps que nos deux frères se retrouvent, vous prendrez bien un peu
tome tout tranquille en mode « tranches de vie lunaire » ? Enfin, ça
c’était sans compter l’astuce de Chûya Koyama pour nous inventer les
pires avaries !

Pendant longtemps, ce tome m’a fait
l’effet d’un long tranche de vie, tranquille, reposant même et un peu
mélancolique où l’on assistait à la vie sur la Lune des deux frères
Mamba enfin réunis. Les suivre réaliser leurs missions, vivre dans la
base, faire des expériences, filmer leur quotidien, tout cela était
apaisant et charmant. Cela faisait du bien de sentir la communion entre
eux et ce lieu. C’était une sorte d’aboutissement de tout ce qu’ils
avaient fait, un transcendement même par rapport aux autres fratries qui
n’avaient pas réussi à aller jusque là.

J’ai aimé suivre ce tome en apparence
sans tension qui pourtant nous fait voir la richesse de la vie sur la
Lune. J’ai adoré les suivre dans leur exploration des grottes, assister
avec émoi et tension à leur découverte d’eau dans les calottes lunaires.
C’était amusant aussi de voir la belle dynamique naît de la rencontre
de leurs deux équipes qui n’en faisait plus qu’une. Même les petits
moments avec Boogie, le robot, m’ont fait chaud au coeur et rappelé tout
ce qui avait été accompli jusque là. C’était ultra chaleureux.

J’ai aimé voir sur Terre l’impact de leur
mission sur leurs amis et famille. L’enthousiasme de ceux-ci face à
leur découverte, leur impatience quant à leur retour, la tendresse
décalée de leurs parents qui avancent maladroitement, comme leurs fils,
dans leur projet de reconversion dans la poterie. Mais surtout, l’auteur
nous transmet combien la reconnaissance est importante, reconnaissance
envers ceux qui nous ont fait comme c’est le cas pour Sharon et les
garçons, et le fait qu’ils pensent sans cesse à elle et la remercie est
très émouvant.

Mais mais mais pendant tout le tome
quelque chose planait au-dessus de nous. Mutta et ses super pouvoirs de
la guigne sentaient qu’il allait se passer quelque chose, que quelque
chose clochait et ce n’était pas juste la nostalgie de ce lieu, de ce
moment, de cette rencontre avec son frère. L’auteur a subtilement et
solidement fait monter la tension pendant tout le tome à l’aide de
petits riens qui nous faisaient dire, non tout va bien finalement. Alors
quel plaisir dans les ultimes pages d’assister à nouveau à un sacré
retournement de situation explosif qui va rendre la lecture du prochain
tome indispensable bien sûr et fort loin de nous, tant ça va être dur
d’attendre ! Certains trouveront que c’est peut-être encore de trop car
il n’arrête pas de leur coller des avaries dès que tout va bien mais
j’aime bien, personnellement, voir ainsi avec eux tout ce qui peut se
produire dans l’espace et tant pis c’est ça fait « concentration ».