Critique Manga Though I Am an Inept Villainess #1

Coup de théâtre à la Cour impériale !

Surfant sur la vague des Carnets de l'Apothicaire, Meian vient nous proposer à son tour son manga de manigances dans les coulisses d'une cour impériale avec des femmes se tirant dans les pattes. La différences ? Pas d'enquêtes et d'usage de la médecine mais un échange de corps entre deux femmes aux personnalités des plus opposées. 

Avec à peine 5 tomes pour le moment au Japon, Though I am an Inept Villainess ou La légende du Papillon et du Rat ~ Echange de corps à la Cour ~, ouf ! le titre à rallonge !, est l'adaptation d'une saga de Light Novel à succès écrite par Satsuki Nakamura. Avec humour et joliesse, Ei Ohitsuji et Kana Yuki, dont c'est la première rencontre avec le lectorat français, l'adapte dans une saga entraînante, drôle et joliment dessinée. Meian, de son côté, fait bien le job avec un objet sympathique associant bandeau de présentation attirant, couverture amusante présentant les coulisses du dessin de l'héroïne et page couleur en introduction. 

Ce n'est pas une histoire révolutionnaire que nous allons avoir entre les mains, mais ce sera une histoire distrayante. Le concept de base : l'échange de corps entre deux rivales à la place de future impératrice est assez amusant, d'autant plus que nous allons suivre la victime qui va se retrouver dans le corps de son agresseuse que tout le monde déteste. Cependant là où j'attendais un titre peut-être plus sérieux, plus rugueux, au vu des événements, le ton est léger et rigolo dans l'ensemble, ce qui me laisse un peu songeuse. 

J'ai aimé retrouvé ce décor de cour impériale avec ces manigances entre 5 femmes, de familles très puissantes, nommées apprenties pour prendre la future place d'Impératrice. C'est un classique qui fonctionne toujours avec moi comme dans Called Game où c'est aussi le cas. Ici, cela revêt une saveur particulière avec ces allures de cour chinoise. Cependant, le décor n'est pas encore très poussé, pas plus que les personnages, qui se cantonnent à leur stéréotypes : apprenties, Prince et garde compris, donc c'est encore un peu fade par rapport à ce que ça pourrait donner.

La dynamique n'est en effet pas forcément celle que j'attendais. Après le coup du sort du premier chapitre, pas d'enquête, pas de recherche de solution, une acceptation banale et une vie qui reprend son cours dans des conditions différentes, c'est tout. Ça manque un peu de niaque et d'action. Heureusement que la rivale de l'héroïne, bien qu'ayant atteint son but, n'en reste pas là et continue ses manigances, parce que sinon notre chère Papillon m'ennuierait un peu avec sa trop grande gentillesse et son acceptation trop facile de tout ça. La voir cultiver la terre pour essayer de se nourrir, parce ce qu'elle a été mise dans un endroit retiré et délabré, n'a rien de passionnant.

Heureusement que les autrices jouent un peu sur notre corde sensible avec ce thème autour "du méchant" pour titiller un peu notre intérêt. Qu'est-ce qui définit un méchant ? Pourquoi les autres le voit ainsi ? Quelle association fait-on entre l'origine de quelqu'un et le caractère qu'on lui attribue ? Cela peut augurer d'une suite plus noire et intéressante que ce début entraînant certes, mais un peu léger.