Critique Manga Let’s Kiss in Secret Tomorrow #1

Ninja ou samouraï : en amour, il faut choisir !

Pour les amateurs de petites romances lycéennes, la collection "Cherry Blush" de Pika n'en fini pas de s'agrandir avec des titres légers dans l'air du temps japonais et c'est cette fois-ci au tour d'Uri Sugata de rejoindre leur catalogue pour une courte histoire de romance secrète.

Nouvelle chez nous, Uri Sugata a pourtant publié plusieurs romances déjà au Japon et en est ici à son 13e volume relié avec Let's kiss in secret tomorrow. Elle connait donc les astuces pour écrire une histoire pêchue qui accrochera le lecteur féru de ce type de récit. Malheureusement, elle les connaît peut-être un peu trop, car nous sommes ici face à un titre où les ficelles sont usées jusqu'à la corde.

Avec la volonté de présenter un axe original à son histoire, l'autrice tombe malheureusement quand même dans les pièges du genre. Pour qui débute dans le genre, cela peut être sympa de suivre un couple d'ado, amis depuis longtemps, fans de jeux vidéos en ligne, qui sortent ensemble depuis peu et qui changent radicalement de personnalités en rentrant au lycée de peur que leur relation soit découverte. On est dans quelque chose de totalement improbable, mais passons, on dira que c'est pour pimenter la chose et le lecteur français pour se dire "oh, c'est typiquement japonais".

La romance, elle, est bien là et a une touche d'originalité avec cette envie de l'héroïne, Saya, de la cacher au lycée. Cela donne lieu, bien sûr, à des rebondissements gentiment amusants, dignes des bonnes comédies romantiques du genre. Mais on ne sait pas si l'autrice se moque gentiment du genre ou si elle y adhère totalement au premier degré... En attendant, le lecteur plus averti soupirera devant ces clichés propres au lycée avec le beau gosse populaire, les filles qui veulent se l'accaparer, les rumeurs, la peur du harcèlement, les personnes introverties tenues à l'écart, etc. Ce n'est pas une très belle image et comme il n'y a aucune critique, aucun recul, aucun trait d'humour non plus, ça fait très premier degré. 

L'histoire se déroule donc nonchalamment et sans surprise on devine à peu près chaque rebondissement. Je n'ai pas ressenti d'attachement particulier à l'un ou l'autre des héros. J'ai juste trouvé mignon de montrer des adolescents qui restent candides et débutent tout juste en amour, l'un exprimant plus facilement ses désirs que l'autre qui est plus obnubilée par les jeux vidéos. C'est bien de montrer que chacun va à son rythme et qu'il faut écouter l'autre sans trop s'imposer mais en lui faisant part quand même de ses désirs. Cependant, j'ai l'impression que les personnages sont très lisses et pourraient être facilement interchangeables. 

Il en va de même pour les dessins d'Uri Sugata. Ils correspondent au cahier des charges du magazine où le titre est publié mais n'ont rien qui les fait sortir de l'ordinaire. C'est joli, mignon, mais très lisse. Il y a juste les petites séquences humoristiques que je trouve charmantes et rigolotes, le reste me laisse de marbre.