Critique Riku-do 11

Après un dixième tome de qualité mais plutôt classique dans son déroulement, l’excellente série Riku-Do revient à la charge avec un volume bien décidé à rentrer dans le vif dès ses premières pages. Nous voilà donc de retour en compagnie de Riku et Hyôdo, les deux rivaux étant présents pour assister au combat de Seiji Kamishiro. Une scène qui niveau testostérone risque d’exploser tous les précédents standards de l’oeuvre. Effectivement, retrouver nos deux passionnants boxeurs est déjà un réel plaisir, mais lorsque cela est fait pour mettre en avant un boxeur présenté comme bien plus talentueux que ces derniers, c’est notre coeur de fan qui balance. L’apparition de ce nouveau personnage, et la mise en place du tournoi où il sera possible de retrouver tous ces boxeurs dégage un intérêt fou pour la suite tant les affrontements s’annoncent prometteurs. 

Malheureusement en voyant la disposition des combats, l’auteur ne laisse guère de doutes sur ses intentions. Du moins ce n’est que mon avis, mais il est évident pour ma part que Hyôdô n’atteindra jamais la finale pour une éventuelle revanche, et qu’au contraire la véritable surprise de ce tournoi sera le boxeur chinois au look atypique. D’un autre côté cela n'est pour l’instant que de simples suppositions. Dans tous les cas, c’est le reste du volume qui attire notre attention. Celui-ci sera concentré sur l’entrainement de Riku et son affrontement contre Mizuki

Une nouvelle fois Matsubara fait fort et propose des trainings de qualité où chaque boxeur travaille son point fort tout en essayant de compenser ses faiblesses. Mizuki est un personnage très intéressant, à l’image de son coach King Freddie. Deux personnages opposés de A à Z à notre héros et Baba. Malheureusement, première fois que je constate ça au sein de l’oeuvre, l’excès de sadisme dans certaines scènes. Effectivement, voir l’entraineur de Mizuki se faire sodomiser en analysant le sparring de son poulain sous les yeux de nombreuses personnes est juste ridicule. Même constat pour le boxeur concerné lorsqu’il est question de sa jeunesse, là aussi une scène joue avec le mauvais goût. Nous comprenons rapidement le désir de renforcer l’opposition des deux camps, que ce soit au niveau des coach comme au niveau des boxeurs, seulement cette fois cela est fait de la mauvaise façon… Le côté sexy de Mizuki est également ridiculement exploité. En bref, l’idée derrière le personnage est très bonne, dommage que le fond soit mal exploité. 

Pourtant l’affrontement entre les deux boxeurs arrivent à gommer ces défauts, l’opposition de la conception du jab et les échanges violents sont un réel plaisir. Les visages se déforment et chaque boxeur semble être prêt à terminer son adversaire d’une minute à l’autre. De plus, certaines planches sont sublimes, je pense en particulier à celle représentant la frappe de Mizuki comme l'attaque violente d’un serpent. Niveau combat rien à dire, Riku-Do signe encore du très bon. 

Asagari

Vraisemblablement passionné par le manga mais aussi la culture japonaise depuis mon enfance, je demeure ainsi un féru de la lecture papier au-delà d'un consommateur invétéré de ce genre. Sans réel style favori prédéfini, j'apprécie la majorité des titres car ils sont la recette d'une évasion réussie pour les lecteurs. Une opportunité alors agréable surtout durant des périodes bien sombres comme aujourd'hui.
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