Critique DEAD Tube 8

Préparation psychologique... Anticipation maximale... Done. Nous sommes prêts pour Dead Tube tome 8. Enfin, j'aimerais pouvoir dire ça, puisque j'ai su que la préparation psychologique était essentielle uniquement après avoir lu... Néanmoins, j'ai pu m'accrocher et rattraper la casse en cours de route. Dead Tube... Sacré phénomène. Inimitable, irremplaçable, malsain au possible... Et il ne s'arrête jamais, ça va toujours de plus en plus loin, même quand on pourrait penser qu'on a atteint le sommet.

Faire abstraction des règles

Dead Tube n'est pas à prendre comme un manga de base, il ne rentre pas dans les codes et n'est pas tout public. Mais ce tome... ne respecte plus aucune règle. La liberté humaine, la pudeur, la normalité... ça n'existe pas. Ce tome est un véritable carnage, où Mai va massacrer ses opposants pour le plaisir de Tomohiro. Des pages et des pages de têtes coupées, déformées, de sang partout dans le décor. Et c'est là que je ne sais pas trop quoi en penser. Dead Tube a son originalité, c'est clair car je ne pensais même pas qu'il était possible d'aller aussi loin. Mais d'un autre côté, le fait que la série se résume, pour le moment, à des actes morbides en continu, je ne sais pas ce qu'il faut en conclure. C'est sûr que quand je lis un tome, je suis transporté, mais en prenant du recul, ça se limite vraiment de plus en plus à ça. La trame scénaristique s'essouffle.

Et le ressenti du lecteur va uniquement dépendre de sa réceptivité, purement subjective. Dead Tube, on aime ou on n'aime pas. Et chercher sans arrêt ce qui cloche ou ce qui est bon, c'est assez paradoxal avec un titre tel que celui-ci. A quoi le comparer ? Sur quels critères ?... ça n'a aucun sens. Et personnellement, même si je reste assez sceptique d'un côté, j'adore cette série. Je ne pourrais pas la juger objectivement, mais en jugeant uniquement le ressenti, c'est au top. Et d'un côté, c'est quand même un coup de maître de détruire tout ce qu'on pensait indispensable pour faire une bonne œuvre. Mais Yamaguchi a toujours eu ce don pour créer des scénarios totalement inédits, imprévisibles. Ce fut le cas de Scumbag Loser par exemple, ou encore Friends Games même si on est dans quelque chose de moins malsain pour celui-ci.

Encore plus...

Le revers de la médaille, c'est qu'un tome qui se concentre autant de temps sur le massacre, n'évolue pas, ou très peu. Ce qui fait que, ce 8ème volume était faible en contenu pur, bien loin des précédents. Il sert un peu de transition, de transition complètement barrée... Du coup, il va falloir attendre le tome 9 (et encore) avant de savoir si la série va évoluer ou pas. Parce que le massacre, c'est bien, mais pas s'il n'y a que ça.

Le seul point qui permette d'en savoir plus sur ce qui nous attend, ce sont les dernières pages : l'arrivée d'un nouvel personnage, un justicier qui tue les malfrats, donc les Deadtubers. Mais ce même justicier, s'il tue, peut-il vraiment représenter la justice ? Surtout qu'on finit sur une scène où il couche avec une fille qu'il vient de rencontrer contre un mur... Un peu paradoxal. Dead Tube sera donc jusqu'au bout, un manga sans logique prévisible, qui crache sur les codes et crée ses propres règles.

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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