Critique Fluid Rat 1

Parmi les nombreux titres à paraître chez Black Box en cette fin d'année, Fluid Rat a attiré mon attention. Première publication de Sakakibara Rem en France comme au Japon, cette série terminée en trois tomes nous transporte dans un polar surnaturel singulier... A noter que d'autres œuvres de l'auteur(e) rejoindront le catalogue de l'éditeur en 2019 !

Sainen, un journaliste un peu douteux qui a du mal à joindre les deux bouts, fait un jour la rencontre de Mizuki, une mystérieuse femme qui se fait pourchasser par un chat. Intrigué, il décide de l'inviter à dîner. Mais alors qu'ils discutent, un incident survient et Sainen apprend que Mizuki est en fait une femme-rat, créature légendaire dont il se servait pour écrire des articles bidons...

On sent, à la lecture de ce tome, que l'auteur(e) tâtonne et se cherche encore. Néanmoins, l'intrigue est bien introduite et parvient à peu à peu tisser sa toile. De nombreux mystères se mettent en place et nous invitent à continuer notre lecture. Qui est réellement Mizuki ? D'où vient-elle ? Qui lui veut du mal ? Pourquoi ? Que  sont réellement les femmes-rats ?... Tant de questions qui captivent nos esprit.

Des nombreux personnages qui nous sont introduits tout au long du tome, un seul retient particulièrement mon attention : Sainen. En réalité, il m'a un peu dérangé. C'est quelqu'un de fondamentalement mauvais, qui ne pense qu'à sa propre personne et à son scoop. Il n'hésite pas à se servir de Mizuki, à l'infantiliser, à lui mentir et à lui faire du chantage, sous couvert de "protection". Mais ce qui m'a embêté, c'est que contrairement aux antagonistes que nous pourrons apercevoir entre deux pages, le récit décrit implicitement Sainen comme une bonne personne. Du moins c'est l'impression que j'ai eu. Pour moi, c'est juste un sale type. Ca n'en fait pas un mauvais personnage, mais son rôle dans l'histoire est encore assez ambigu....

Sakakibara Rem propose une œuvre graphiquement très satisfaisante. Un découpage travaillé, des planches épurées et une bonne maîtrise générale du trait nous permettent d'apprécier son style mature, semi-réaliste. L'édition de Blax Box met ces dessins en valeur avec un ouvrage de bonne qualité, plus grand que la moyenne, comprenant pas moins de sept pages couleurs ! Le papier est agréable au toucher et semble robuste ; la lumière traverse cependant un peu trop, laissant parfois apparaître le verso des pages.

Au final, c'est un bon début pour Fluid Rat. Plus introductif et moins sanglant ou dramatique que je le pensais, mais tout de même intéressant. Les bases sont posées et les mystères loin d'être résolus. Une première publication surprenante qui, je l'espère, trouvera son public et permettra à l'auteur(e) de trouver sa place sur le marché français.

P'tit Citron

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