Critique Battle Royale 1

Battle Royale revient en France dans une Ultimate édition, de quoi découvrir cette série de 2000 dans un format au top. Considéré comme un classique du genre, ce manga est sûrement le survival le plus fluide qu’il m’ait été donné de lire. D’ailleurs, en le lisant, j’ai tout de suite compris le fossé qui le sépare des séries récentes du même genre. Le récit est dur mais ne cherche pas à s’en cacher. Et ce, bien au-delà du gore. BR est une pleine leçon de vie qui montre le comportement humain en situation désespérée. Et quoi de mieux qu’un jeu où une seule personne peut survivre pour faire ressortir les instincts primaires…

Le calme avant la tempête

En effet, comme son nom l’indique, ce manga est une pure Battle Royale. Mais avant de nous plonger dans un monde dangereux et hostile, on se concentre sur deux personnages principaux : Yoshitoki et Shûya. Le but étant de nous créer une sorte d’attache, un lien avec certains personnages pour faciliter l’immersion. Surtout dans un survival, il est essentiel de connaître la vie des personnages pour souhaiter leur survie, et ainsi être touché lorsqu’ils sont en danger. Par contre, il ne faut pas non plus centrer toute l’histoire sur cela, au risque de lasser le lecteur avec un rythme trop lent.

Du coup, pour le moment, hormis cette phase introductive, il n’y a pas de flashbacks qui pourraient mettre en avant d’autres personnages, à part à travers les pensées de Shûya, sur des événements passés. Mais ces parenthèses sont largement suffisantes pour le moment, puisqu’il est également nécessaire de mettre en place la Battle Royale dans de brefs délais, afin d’obtenir un certain dynamisme : Dans ce manga, pas de panique, c’est rapidement chose faite.

Psychologie, quand tu nous tiens…

Comme je le disais en début de chronique, la BR est instaurée afin d’étudier le comportement humain face au désespoir. Et là où on fait la différence entre ce manga et les autres survivals plus récents, c’est dans l’Art et la manière. Puisqu’en soi, on constate très rapidement que de nombreuses œuvres ont possiblement été influencées par Battle Royale. Mais comme on dit, rien ne vaut l’original.

Et oui, BR est un manga intelligent. Tout au long de ce tome (qui est, je le rappelle, un double-volume), on découvre les différentes réactions des personnages en fonction de leur personnalité et état d’esprit, tout en avançant dans l’histoire. Je pense que beaucoup d’entre vous l’auront compris mais j’apprécie énormément les mangas qui mettent en avant l’aspect psychologique, exactement comme ce manga. Car oui, tout le monde ne réagirait pas de la même manière dans une situation aussi désastreuse, et c’est très important d’avoir des personnages très différents, capables d’apporter leur propre essence au scénario. Et dans ce manga, c’est très réussi. Même les protagonistes qui ont une vision semblable ont leurs particularités. Certains vont décider de se regrouper pour trouver un moyen de survivre ensemble, alors que d’autres vont tout faire pour être le dernier survivant.

Pour le moment, les morts sont assez rapides, ce qui pourrait laisser penser que l’histoire se terminerait vite. Mais je pense que nos auteurs ont encore de nombreuses choses à nous apprendre sur cet univers sans pitié.

Une édition « Ultimate »

Le manga avait d’abord été publié en France en 15 volumes entre 2003 et 2006, toujours par Soleil Manga. Cette édition Ultimate, en plus de regrouper les volumes par deux, nous propose de nouvelles planches, avec des scans de meilleure qualité. Avec des dessins aussi beaux, autant vous dire que c’en est d’autant plus appréciable. La texture de la couverture est aussi agréable, au toucher c’est comme du papier/tissu, ce qui se fait assez rare pour les mangas. En petit bonus, nous avons même droit à un marque-page, de la même forme et taille que ceux de l’édition Ultimate de Gantz (chez Delcourt/Tonkam).

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
Commentaires (0)