Critique Je voudrais être tué par une lycéenne 2

CRITIQUE DE LA SERIE

 

Un titre m’inspirant la méfiance, une couverture pas aguicheuse et un résumé loin d’être racoleur, je me souviens que lorsque Delcourt/Tonkam avait dévoilé cette licence je m’étais montrée réticente. Sceptique, voire impassible j’avais fermé la porte.

 

Aujourd’hui, je suis contente que le hasard ait déposé ce livre entre mains car j’avais tort. JE VOUDRAIS ETRE TUE PAR UNE LYCEENNE mérite d’être lu au moins une fois.

 

HARUTO HIGASHIYAMA, 34 ans, célibataire, intelligent, avenant, souriant et enseignant, a tout pour plaire. Il est d’ailleurs la coqueluche de ses élèves filles et a très bonne réputation auprès de ses élèves garçons. De même qu’auprès de ses supérieurs hiérarchiques. Seulement, il y a un hic à ce profil très attrayant : il rêve depuis toujours d’être tué par une belle lycéenne, il en est même fier. Oui, nos parents ne nous le disent pas assez mais c’est toujours de l’homme bien sous tous rapports, celui qui a l’air le plus « normal » si je puis dire, le plus Mr. Tout le monde dont il faut se méfier. MAHO SASAKI, 16 ans, va l’apprendre à ses dépens.

 

« AUTASSASSINOPHILIE : Paraphilie dans laquelle un individu est sexuellement attiré par le risque d’être tué »

 

Toutefois, ce n’est pas le fil rouge en lui-même qui a retenu mon attention mais la direction psychologique entreprise par l’auteur. Je dirais même « psychiatrique ». Troubles obsessionnels, autisme, phantasmes obsessionnels, dédoublement de la personnalité, troubles sexuels, les personnages mis en avant ont tous un point commun : une faille émotionnelle, génétique, qui dérègle leur Psyché et ainsi leur manière d’appréhender le monde. C’est une séance chez le psy que nous propose USUMARU FURUYA dans le but de comprendre comment on parvient à la folie.

 

Pour cela, il fait le choix judicieux d’une construction narrative qui change de l’ordinaire. On vit parfois deux fois la même journée mais du point de vue de deux personnages différents. Avec en plus des remontées dans le temps. C’est très appréciable et malin parce que rien n’est linéaire et demande à notre cerveau de rester connecté.

 

Le tome 2 surtout nous prend à revers d’un scénario auquel je ne m’attendais pas. Au moment où à la fin du tome 1 on pense maîtriser les choses, qu’on croit voir venir la fin, on plonge dans un puzzle plus complexe qu’il n’y paraissait. On se retrouve avec des pièces dont on ne soupçonnait pas l’existence. C’est très bien mené, comme dans un bon polar qui prend par surprise. D’autre part, on comprend que l’intelligence mêlée à la folie structure avec une minutie chirurgicale et une patience d’ange son projet pour l’amener à 100% de réussite. Entre nous, ça fait flipper.

 

HIGASHI est sacrément doué et tordu, pas étonnant qu’AOI, cette lycéenne atteinte du syndrome d’Asperger –que j’ai fort apprécié soit dit en passant- redoute sa présence. Cet homme est comme une araignée qui tisse lentement sa toile pour piéger sa proie. Son phantasme transformé en obsession guide sa vie, « est » sa vie.

 

Bien-entendu les autres personnages : YUKIO, AOI, SATSUKI… sans oublier KAORI et CATHERINE viennent s’ajouter à l’équation et toutes les fins deviennent possibles dans notre esprit.

 

Vraiment le tome 2 tient en haleine du début à la fin et cette dernière est juste parfaite. Un titre rudement orchestré et pensé qui captive et nous rappelle aussi que les apparences sont souvent trompeuses et que l’enfance détermine de beaucoup notre devenir.


KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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