Critique Hungry Marie 1

Quel plaisir de revoir Ryuhei Tamura à travers sa toute nouvelle œuvre : Hungry Marie ! Lui qui avait marqué beaucoup d'esprits avec son manga phare Beelzebub revient pour notre plus grande joie. Trois années après la fin des aventures de Tatsumi Oga et Baby Beel, de nouveaux personnages apparaissent dans un décors similaire, et nous aimons même à reconnaître certains traits de visage qui nous sont familiers. Ainsi, la ressemblance entre Marie-Thérèse et Hildegarde ne fait aucun doute.

Mais quid de l'histoire, de la qualité de cette nouvelle intrigue ? Si l'idée de départ est tout à fait originale, sa mise en place l'est tout autant. Faire apparaître la fille de Marie-Antoinette, évoquer la Révolution française, réhabiliter parfois la famille royale sont autant d'éléments très osés mais ô combien novateurs dans le monde du manga, et cela apporte une vague de fraîcheur qui n'est point désagréable. Cependant, si l'absurde et l'humour « pipi-caca » étaient au cœur de Beelzebub et participaient à son succès, l'auteur en fait parfois trop dans Hungry Marie et les gags s’enchaînent sans un réel intérêt apparent. La courte durée de vie de ce manga, annoncé en seulement 4 tomes, nous rassure quelque peu dans la mesure où, après la lecture de ce premier tome, il est difficile de s'imaginer plus de volumes que ce qui est prévu.

Concernant les graphismes maintenant, nous l'avons dit plus hauts, ceux-ci sont vraiment proches de l’œuvre qui précède cette série. En trois années, Ryuhei Tamura n'aura donc pas progressé puisque, même si à titre personnel j'admire beaucoup le travail de l'artiste, il faut avouer que son coup de crayon n'est pas à envier par tous. Lui-même l'avoue en déclarant, je cite : « qu'ai-je fait pendant ces trois années ? Pas grand chose... ». Nous pouvons à contrario être ravi de son non-changement de style, nous rappelant ainsi les bons moments passés en parcourant Beelzebub. Cette appréciation est très subjective, la forme ne définissant donc pas la qualité de cette œuvre.

In fine, je suis extrêmement mitigé après la lecture de ce premier tome. Je l'ai dit, Ruhyei Tamura est un mangaka que j'apprécie sincèrement, et mon avis sur sa nouvelle œuvre est très certainement biaisé par cette admiration. Dans un même temps, ma déception est sûrement due à la comparaison que je fais inconsciemment avec Beelzebub et, après trois années, nous pouvions espérer une véritable série en vingt tomes aussi bien peaufinée que la première ! Je mettrai tout de même à cette œuvre une note au-dessus de la moyenne pour le fun, l'intrigue et l'originalité bien menés dans l'ensemble, mais elle n'est en rien un coup de cœur ou même un manga qu'il serait dommage de ne pas lire si vous n'étiez pas déjà frappés par le charme de Beelzebub.  

Ashitaka

Lecteur de mangas depuis mon plus jeune âge. Certains ont grandi avec Disney, moi ce fut avec Ghibli !
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