Critique Vers l'Ouest 1

Vers l'Ouest est un manhua signé Zheng Jianhe et Deng Zhihui. Cette histoire, mêlant inspirations et hommages au très célèbre récit "La Pérégrination Vers l'Ouest", saura plaire aux connaisseurs comme aux curieux. Elle nous conte l'épique épopée d'un loup pour une flamme sacrée, objet de convoitise...

Un jour, le Roi Dragon et son enfant Xiao Yu découvrirent dans la forêt un loup blanc grièvement blessé, destiné à périr. La jeune fille, ne voyant pas les choses du même oeil, offrit à la bête le Jade du Croissan de Lune, afin de lui apporter chance et bénédiction...
Seize années se sont écoulées depuis. Loup Blanc a acquis forme, sagesse et intelligence humaine. Empli de reconnaissance, il se dévoue et fournit tout effort pour les dragons du mont Tian Yu. Malheureusement, les temps paisibles ne durent pas éternellement. Les nuages noirs se massent, la lumière laisse place à la pénombre sur le palait du Roi Dragon. Seuls quelques rayons lumineux éblouissent maintenant la vallée. C'est l'armée du ciel de Shakra, venu récupérer une vieille relique : la Flamme Sacrée, secrètement détenue par le peuple Dragon...
Une bataille éclate... Après de longs et rudes combat, le Roi Dragon fléchit ; son peuple est acculé. Heureusement, Loup Blanc s'est enfui avec la Flamme Sacrée. Celui-ci doit maintenant entreprendre un périple jusqu'au Paradis de l'Ouest, afin de mettre la chaude lueur en sécurité...


Nous sommes très vite transportés, presque submergés par le récit. Avec toutes les bizarreries et étrangetés des folklores, et la mise en situation volontairement floue et ambiguë, on s'y perd facilement. Les auteurs introduisent beaucoup de personnages, et les personnages évoquent des évènements ou des faits que l'on ne peut comprendre ou connaître au début. L'histoire défile donc, et nous place en spectateur dubitatif. Cela jusqu'à un moment, un passage important du récit, où toutes nos interrogations s'envolent. A partir de là, les enjeux, tenants et aboutissants nous sont clairs, et nous entrons réellement dans le périple.

J'ai beaucoup aimé la mise en place et le rythme de l'histoire, et j'ai beaucoup aimé la grande bataille faisant office de transition entre l'introduction et les péripéties ; celle entre les dragons du mont Tian Yu et l'armée de Shakra. L'atmosphère y est forte, et lourde. Les dieux y sont bien représentés ; les combats sont épiques. Les belles illustrations en couleurs, et notamment des doubles pages, sont vraiment spectaculaires et mettent très bien l'action en valeur. Les graphismes sont à mon sens un des gros points forts de cet ouvrage. Les différentes couleurs y sont bien exploitées, et les traits précis embellissent les character-design fantaisistes ou les attaques époustouflantes, par exemple.

Il y a tout de même quelques points qui me chiffonnent un peu. Rien de très important, mais ils sont à noter. Tout d'abord, il y a une sorte d'idéalisation du genre humain durant le volume. Les hommes sont présentés comme l'aboutissement de la création, la sagesse, l'intelligence, l'évolution. Certaines créatures appelées "démons" peuvent même se métamorphoser en humains ; et c'est pour elles le but ultime. Comme si être un Homme, c'était s'épanouir, se démarquer... Peut-être est-ce mon esprit animal qui parle, ou peut-être même ai-je mal compris certaines choses, mais j'ai trouvé cela assez dérangeant...
J'ai aussi pu remarquer certains dialogues quelques fois étonnamment écrits. Comme si les personnages parlaient de façon très théâtrale ; presque comme s'ils surjouaient. Sans aller jusqu'à briser mon immersion, cela m'a fait tiquer un peu...


Au final, ce premier tome de Vers l'Ouest est pour moi une bonne surprise. Les auteurs aux styles uniques nous présentent un récit dépaysant illustré de mille couleurs... La fantaisie folklorique est également bien mise en valeur avec des personnages typiques et une histoire annonçant bien des palpitations... Quand à l'édition, c'est Urban China qui s'en occupe en France. Nous avons droit à un beau livre de 155 pages couleurs de format moyen. La belle couverture mate est en papier épais, tandis que le titre présente un effet brillant fort sympathique. Et parce qu'il est important de le noter, la traduction est effectuée par Sarah Grassart.

Bref, je recommande.

P'tit Citron

Je n'aime pas spécialement le citron. Je poste souvent sur Twitter, alors n'hésitez pas à m'y rejoindre ! ;)
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