Critique Card Captor Sakura 1

Nous sommes beaucoup en France à avoir connu la jeune Sakura via M6 qui a diffusé l’anime en 2001. Personnellement, j’ai découvert très vite ensuite le manga grâce à une copine de fac qui était fan. Je me souviens de mon engouement, de même de mon addiction aux CLAMP. Quelle ne fut donc pas ma déception en relisant ce tome 1 récemment. Une déconfiture totale, le manga a très mal vieilli, bourré de défauts. Ajouté d’un style graphique qui ne me fait plus ni chaud ni froid. Je n’ai pris aucun plaisir durant ma lecture.

Le plus gros des défauts ? l’introduction inexistante de l’histoire.

Chapitre 1, page 1, c’est la nuit, on aperçoit la tour de Tokyo et une fille prénommée Sakura -habillée d’un costume étrange avec une drôle de bestiole sur l’épaule qui l’accompagne-, court après une autre bestiole qui ressemble beaucoup à un lapin. Plusieurs tours de magie lancés, une énorme baguette brandie et la 2ème bestiole se transforme en carte. Une carte de Clow. L’instant suivant, on découvre un réveil et un écran de télévision avec la 1ère bestiole qui se regarde en pleine action. Une vidéo filmée donc.

Retour à la réalité, Sakura qui se réveille se présente à nous très succinctement tandis qu’elle se prépare pour l’école. Sa famille, ses amis, ses amours, la petite fille fait un rapide tour d’horizon. On apprend qui est Keroberos dit Kélo et quelle est la mission dont elle a la charge. On nous résume en une seule page comment Sakura est devenue une chasseuse de cartes. Trop rapide pour que le lecteur se sente concerné ou n’arrive à se plonger dans l’histoire. Pas grave, les CLAMP ont décidé que ce premier tome ne serait qu’une belle excuse pour dessiner une petite fille mignonne customisée. Parce que c’est bien cela dont il est question. On ne s’attarde pas dans les détails du scénario, on enchaîne les combats, les captures de cartes, comme si c’était la chose la plus normale et aisée à faire, sans même se soucier de savoir si tout cela tient la route. Honnêtement, c’est très branlant comme un château de cartes sur lequel on expirerait un peu fort. C’est fade, sans rythme, dénué d'intérêt, bref on s’ennuie à mourir. Kélo est mignon, les cartes sont belles, les costumes sont minutieux mais c’est tout et finalement on comprend mieux pourquoi ce titre s’adresse avant tout aux enfants. Ce début est très enfantin, trop. Il est très rare que je fasse cette constatation mais l’Anime pour une fois propose une version plus aboutie, du moins si je fais une simple comparaison entre les premiers chapitres du manga et les premiers épisodes de l’anime. L’intrigue est clairement énoncée dans l’anime et elle amène une certaine attente, impatience même. Ce qui n’est pas le cas ici.

Après, pour l’avoir déjà lu je sais que le mystère va s’épaissir, que les CLAMP vont trouver un second souffle, de l’inspiration mais je ne peux m’empêcher de songer que si une machine temporelle existait et qu’on décidait de sortir ce titre pour la toute première fois aujourd’hui, sans le nom des CLAMP estampillé sur la couverture, ce serait un flop.

La nostalgie qui m’habitait concernant cette série a été crucifiée de façon surprenante. J’ai été déroutée. Je sais que mes goûts ont évolué mais en général je n’ai pas une telle déconvenue, même après tant d’années. D’ailleurs, je prends toujours plaisir à relire X que j’ai découvert à la même période (et dont j'attends toujours désespérément une fin qui ne se profilera jamais). A croire que j’ai idéalisé CARD CAPTOR SAKURA et que mon piédestal vient de se briser. Aïe ! Je ne peux plus conseiller cette série à mes amis actuellement, plutôt à mes petits cousins et cousines.

Concernant cette édition « Anniversaire » que l’on attendait tous impatiemment, on peut dire que Pika a respecté la charte graphique japonaise. La jaquette, même si l’impression est de qualité moindre est en tous points identique. Les noirs sont bien noirs sur les pages, le papier n’est pas très épais mais il est celui que l’on connaît de l’éditeur (il va jaunir très rapidement). La Carte bonus formera une… grande carte. L’édition fera bien sur les étagères, bien mieux que celle d’avant (les double tomes). Toutefois, je l’ai déjà dit et je le redis ici, ceux qui ont la première édition ne vous ruinez pas, elle est de bien meilleure qualité que celle-ci. A part cela, j'hésite à lire le tome 2, puis-je être plus déçue encore ?

KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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