Critique Yûna de la pension Yuragi 1

Warning ! Mignons ectoplasmes et taquins Yokai envahissent les éditions Pika en ce début d’année et pourraient bien venir vous hanter si vous succombez au charme de cette nouvelle comédie fantastique à l’aura plus que coquine. Issue du célèbre Shonen Jump de Shûeisha (To love, food wars,…) et débutée depuis 2016, la série compte à ce jour huit tomes et connaitra bientôt une adaptation animée. Son créateur, Tadahiro Miura a débuté sa carrière en tant que dessinateur d’une comédie romantique Koisome Momiji  avant de se lancer dans la fabrication de son propre manga de A à Z. Fan de comédie et cherchant une lecture légère pour me vider l’esprit, le premier tome fort sympathique de Yuna de la pension Yuragi s’est révélé être pile poil ce qu’il me fallait pour passer un bon moment de lecture sans prise de tête. Et puis il m’était tout bonnement impossible de résister à son adorable double couverture (soulevez la jaquette !). Si vous cherchez aussi ce genre de titre, celui-ci pourrait peut être bien vous séduire.

« Autrefois, quand la pension Yuragi ne désemplissait pas… On a découvert un cadavre dans le bain à ciel ouvert. C’était un assassinat et il paraît que depuis, son fantôme hante les lieux ! »

Source d’eau chaude, locataires charmantes, chambre hantée... La pension Yuragi vous accueille toute l’année ! Depuis tout petit, Kogarashi a toujours été la proie des esprits malins qui lui ont rendu la vie impossible. Pour se protéger, il a appris à les exorciser... à coups de poing ! À la recherche d’un logement bon marché, ce jeune medium sans le sou déniche enfin un bon plan : s’il débarrasse la luxueuse pension Yuragi du fantôme qui la hante, il y sera logé à vie gratuitement ! Seul ombre au tableau : Yûna, le fantôme en question, est une jeune fille, gentille et trop mignonne pour être exorcisée à coups de poing ! Il décide alors de l’aider à rejoindre le paradis en dissipant ses regrets. Entre les résidentes de la pension, ninjas ou créatures surnaturelles, et le jeune lycéen, les situations compromettantes s’enchaînent !    

« Une intrigue légère, oui, mais qui possède plus d’un tour dans son sac »

On débute la lecture en compagnie de Kogarashi, un jeune médium, qui à sa première apparition nous apparait assez banal question personnalité mais dont le parcours va en réalité nous étonner et nous arracher déjà quelques sourires à peine l’aventure commencée. Le pauvre n’a pas vraiment eu la vie facile à cause de ses pouvoirs psychiques, ces petites anecdotes sur son parcours sont bien trouvées et prouve non seulement que l’auteur est capable d’humour mais qu’il a également réfléchi à la manière de rendre son héros un peu plus attractif. Heureusement pour lui, la chance frappe à sa porte et il se voit offrir une super opportunité qui va le mener à la pension Yuragi. Sa mission pour pouvoir y loger gratuitement est d’exorciser les lieux hantés par le fantôme d’une personne qui fut jadis assassinée dans les bains thermaux. Alors qu’il aurait pu régler l’affaire en deux-trois uppercuts, Kogarashi usant de ses poings pour botter les fesses aux fantômes, il va se heurter à une tuile de taille puisqu’il lui est impossible d’y avoir recours contre celui-ci. Bin oui, frapper une demoiselle en détresse n’est pas digne d’un héros. Ce dernier va devoir se la jouer à la Jennifer Love Hewitt (héroïne de la série télévisée Ghost Whisperer) et l’aider à dissiper ses regrets afin qu’elle monte au ciel. Le pitch de base est certes assez simple mais il ne manque pas d’intérêt puisque d’une part on a envie de découvrir en quoi consistent les regrets de Yuna et d’autre part on a envie de découvrir les circonstances du meurtre. Qui pourrait bien vouloir la mort d’une si adorable jeune fille ?

En effet, difficile de ne pas s’attacher d’entrée de jeu à la jolie Yuna. L’auteur s’amuse à la placer dans des situations gênantes et ce dès sa rencontre avec notre héros, ce qui donne un côté coquin au récit  sans pour autant tomber dans le malsain ou le too much. Il faut dire qu’elle n’est pas très dégourdie la Yuna, sa maladresse et son côté candide la rende irrésistible. Cela dit, on ne se retrouve  pas pour autant avec un personnage niais qui nous sortirait vite par les trous de nez.  Sa sincérité la rendra même souvent touchante à travers ce qu’elle voit en notre héros. L’alchimie s’installe immédiatement entre eux et leur relation évolue très vite en amitié même si le pauvre Kogarashi risque sans cesse de passer l’arme à gauche. En effet, La cohabitation avec un adorable fantôme est loin d’être de tout repos surtout qu’elle n’est pas la seule à résider à la pension et que notre héros va se retrouver au beau milieu d’un repaire de jolies jeunes femmes aux courbes généreuses et aux caractères bien trempés. On comprend d’ailleurs un peu plus loin qu’elles n’ont rien d’ordinaire et on espère sincèrement que l’auteur développera chacune d’elles plus en profondeur, il y a là de très bonnes choses à exploiter à l’avenir. C’est à ce moment là que le folklore Japonais dont on raffole tant s’invite dans les pages de Yuna de la pension Yuragi. Sympa l’idée !

Qui dit comédie dit forcément une multitude de quiproquos, le running gag autour de la relation entre nos deux personnages principaux est assez sympa surtout que les situations varient assez bien et donc on n’éprouve pas la sensation de relire quinze milles fois les mêmes scènes. Il existe également une petite tension au sein de la pension puisque les jeunes femmes se méfient des intentions de Kogarashi, ce qui donne lieu à une cohabitation assez explosive qui possède un petit quelque chose  de Love Hina.

Enfin, Kogarashi est en passe de réaliser son rêve mais tout ne se passe pas vraiment comme il l’aurait souhaité au départ. C’est à ce moment là que l’intrigue prend une nouvelle fois une tournure assez intéressante puisque notre petit duo va devoir revêtir son costume de Sherlock Holmes version surnaturelle pour résoudre une affaire de possession plus adorable que flippante. Encore un filon qu’on espère voir l’auteur exploiter par la suite. Durant les dernières pages, nos deux héros vont se rapprocher encore un peu plus nous laissant sur une petite touche d’humour et d’émotion bien agréable.

Un petit mot sur les graphismes, Tadahiro Miura fait naître de sa plume de bien jolis traits. Son style sied comme un gant au genre comédie un peu osée, il a bien réussi à cerner les spécificités de l’univers et à les retranscrire pour un résultat plus qu’agréable. Il se rapproche d’ailleurs de certains titres tels que Food wars pour vous donner une petite idée. Même si quelque part cela manque de personnalité, c’est tellement joliment dessiné que cela ne nous apparait pas comme si important surtout pour un titre de ce genre. On sent que le mangaka a pris plaisir à dessiner de jolies filles, le chara design de chacune sied à merveille à leur personnalité respective et il y a de la réflexion autour de la mise en scène pour rendre le récit énergique. En plus, il est parvenu à donner un petit côté coquin à ses graphismes sans pour autant que cela nous apparaisse cheap ou trop osé. C’est sexy mais juste comme il faut. En somme, c’est du beau travail. Concernant l’édition, elle est clairement de bonne facture et j’ai personnellement adoré la double couverture colorisée. On n’en voit pas souvent !

snoopy

Lectrice assidue et dévoreuse de mangas à plein temps. Collectionneuse dans l'âme, jamais rassasiée au grand désespoir de mes proches.
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