Critique Une douce odeur de café 1

Une Douce odeur de Café sonne comme une invitation tandis que l’hiver est toujours présent dans le ciel. La couverture conforte l’idée du partage, s’asseoir à une table avec une tasse chaude entre les mains et écouter la personne en face qui vous parle, c’est un plaisir commun à tous. Le style cependant peut rebuter. Des visages dessinés comme des figures géométriques, des traits grossiers, le champ manque de profondeur, tout apparaît un peu « plat » comme sur un seul plan. Similaire au dessin d’un enfant, il m’est toutefois arrivé de trouver durant ma lecture une touche de Picasso. Vous savez ces toiles qui mettent en scène des formes fragmentées, par forcément dans le bon sens. Oui, il y a un peu de cubisme dans le crayon de Naoto Yamakawa et si en toute franchise ce courant d’art moderne n’a clairement pas ma faveur, j’ai trouvé ici que cela collait bien à l’ambiance générale.

Un peu intemporel, on suit un moment du quotidien de plein de personnages qui ont pour unique point commun le « Café », ça et peut-être aussi la solitude d’une mauvaise journée. On s’identifie très facilement à chacun d’entre eux car ces gens sont banales, des « Monsieur » et « Madame » tout le monde. Certains chapitres ont ma préférence comme Illusion où se mêle subrepticement un peu de magie. Les Enfants de la nuit, prend aux tripes via l’innocence d’une petite fille. Retour à Babylone est une jolie représentation de notre capacité simple à transmettre à nos enfants. A leur faire apprécier le goût des choses simples. Beaucoup d’amoureux des livres et des boutiques de livres se reconnaîtront. Monsieur Averse est une tendre histoire d’amour à sens unique. Ce ne sont pas des héros, ils n’ont pas de grandes missions ou de grandes ambitions, mais ces personnages nous touchent, nous émeuvent. A noter que je ne suis pas certaine d’avoir compris la métaphore du chapitre intitulé Rêve de Montagne Bleue mais heureusement il est le seul alors je n’y accorde aucune importance.

On ressent beaucoup d’émotions à travers ces petites histoires, toutes indépendantes les unes des autres. Beaucoup d’amour et d’humanité. Comme écrit plus haut, le « Café » est le dénominateur commun. Une boisson très appréciée par l’auteur comme il l’écrit lui-même durant ses confidences d’entre deux chapitres. Ce qui amène indubitablement du vécu, on a presque l’impression que l’auteur se dessine lui-même sur ses pages, que tous ces gens sont une partie de sa vie, jeune ou moins jeune, enfant ou adulte. Des rencontres au hasard, des amis. Et, forcément, la nostalgie est palpable. On est assis à la table avec eux, ou au bar et on tend mentalement la main pour commander une tasse de café tandis que l’on discute de tout et de rien. Comme des souvenirs que l’on se créée, ils apparaissent anodins le jour J mais des années plus tard, un évènement se rappelle à nous et on repense à cet instant précis et enfin on comprend combien c’était important et précieux.

Une Douce odeur de Café, c’est tout cela à la fois. Ce n’est pas une grande histoire, ni une grande aventure, pas de rebondissements, pas de grandes déclarations mais une réunion simple de personnes qui apprécient l’odeur d’un bon café.

Alors peut-être me demanderez-vous pourquoi je ne mets pas 10 et seulement 9 ? Parce que si j’ai apprécié ce livre dans son ensemble et que j’en ressors l’âme apaisée, je ne pense pas le relire de sitôt. Je crois que ce livre se transmet ou s’ajoute à notre collection pour le plaisir mais qu’il n’inspire par le besoin de recommencer.

KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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