Critique Riku-do 7

Accumulant les coups de coeur dans nos colonnes depuis son second tome, la révélation de 2017 qu’est Riku-Do, a clairement pénétré dans une nouvelle sphère de qualité grâce à deux derniers impressionnants volumes. Soit deux gros pavés offrant un combat mémorable au lecteur faisant aussi office de parfaite transition pour la suite des aventures de notre héros.

Effectivement, Azami n’est à présent plus un petit louveteau au palmarès faiblard et la réputation discrète, mais bien un loup alpha ayant accroché à son tableau de chasse un autre mâle dominant, le prodige Hyôdô. Fort de cette victoire éclatante, Riku se retrouve alors propulsé sur le devant de scène et déjà en lice pour un nouvel affrontement s’annonçant ô combien dangereux. Outre une magnifique couverture, c’est essentiellement sur ces bases que le septième tome de la série ouvre ses portes.

Ainsi, Riku, sur les conseils de son amie Naeshiro, prend finalement bien part au stage d’entraînement. Une parfaite occasion d’améliorer sa condition et sa technique. Deux atouts essentiels au vu du style de son futur adversaire. Footing, musculation et exercices spécifiques attendent donc Azami, et ceci pendant une semaine. Seulement, nous découvrons rapidement que ce séjour réserve une grosse surprise. Le champion Tsubaki est présent, et c’est sur sa demande que notre héros est l’un des heureux participants de cette sortie. Comme on peut s’y attendre, l’auteur apporte une certaine dose de dualité entre les deux, ceci principalement lors des phases de course en montagne. Riku étant toujours un peu plus proche du représentant japonais.

Pourtant, Matsubara surprend directement en proposant une séance de sparring opposant ces derniers en conditions réelles. Rapide mais haletant, cet échange de coups est révélateur de nombreux éléments intéressants comme l’attention que porte Tsubaki à Riku, et le talent unique dont le dernier cité dispose. Avec intelligence, celui-ci met également en avant l’écart de niveau monstrueux séparant ces deux boxeurs. Véritable électrochoc pour le jeune combattant, cette partie du récit renforce avec succès son désir de continuer sur le chemin qu’il s’est tracé, tout en apportant du crédit au champion en titre.

Par la suite, l’intrigue se déplace à plusieurs endroits. Nous retrouvons tout d’abord brièvement Hyôdô, qui, loin de sa patrie semble dans une condition folle et prêt à remonter sur le ring le plus tôt possible. Nous voilà soulagés sur l’éventuelle présence de séquelles suite à son précédent combat. D’un autre côté, nous voici en compagnie de Naeshiro à la fête de son foyer. Celle-ci se retrouve malheureusement face à face avec Edgardo l’adversaire de Riku. Et c’est à ce moment précis que le visage de ce monstre est dépeint. Possessif, incontrôlable et violent, ce boxeur nous rappelle parfois Bryan Hawk d’Hajime No Ippo.

Il s’ensuit enfin le combat. Un affrontement mettant en opposition deux combattants très similaires sur le plan personnel, et sensiblement différents à l’échelle psychologique. Une différence appuyée par une scène de pesée étouffante, et une discussion intelligente invitant chacun à proposer sa vision de la force.

Juste énorme, le combat tient allègrement toutes ses promesses. Riku laisse parler son coup d'oeil et sa vitesse, tandis que Cabella ne cesse de chercher directement le K.O. Une véritable technicité se dégage des échanges, et c’est le découpage au-delà du talent de Toshimitsu qui parle. Les traits sont énormément appuyés lorsque l’américain frappe, et tout semble bien plus léger dès lors que le japonais riposte. Violent à souhait, cet affrontement fait la part belle aux coupures, hématomes et fractures. Chaque attaque est là pour détruire, et les planchent affirment cette volonté avec succès. Plusieurs pages sont fantastiques. Une confrontation en somme endiablée qui n’a rien à envier à celle du précédent volume.

Ebouriffant !

Asagari

Vraisemblablement passionné par le manga mais aussi la culture japonaise depuis mon enfance, je demeure ainsi un féru de la lecture papier au-delà d'un consommateur invétéré de ce genre. Sans réel style favori prédéfini, j'apprécie la majorité des titres car ils sont la recette d'une évasion réussie pour les lecteurs. Une opportunité alors agréable surtout durant des périodes bien sombres comme aujourd'hui.
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