Critique Les Chats du Louvre 1

Les chats du Louvre, voilà un titre qui ne m’aura pas laissée indifférente. La couverture est à l’image de son contenu, un vrai bon et beau moment à passer. L’univers et l’histoire de Taiyô Matsumoto méritent l’attention des curieux qui en auraient un peu marre du manga classique.


Stylistiquement plus proche d’une BD, l’auteur nous emmène à Paris, dans le musée le plus visité du monde (si je ne dis pas de bêtises). Cécile, guide, n’a pas l’air très épanoui dans son métier, regrettant que les touristes ne prennent pas le temps de découvrir autre chose que Mona Lisa. Un peu taciturne, elle songe à être mutée ailleurs, pour autant qu’une place se libère quand un chat au duvet blanc apparaît devant ses yeux avant de disparaître.


Parallèlement, Patrick un jeune veilleur de nuit prend son poste aux côtés de l’étrange vieux monsieur Marcel. Ce dernier l’entraîne dans les recoins du musée et lui fait rapidement visiter un lieu particulier et secret : le repaire des chats. Ils vivent là depuis des générations. Il faut les protéger, les nourrir et surtout veiller à ce que personne ne découvre leur existence car après tout ce n’est pas autorisé. Patrick estime Marcel un peu fou, surtout après qu’il lui ait demandé s’il avait déjà entendu « la voix d’un tableau ».


Le fil conducteur se dévoile doucement mais tout de suite le mystère plane sur chacune des pages. Les chats sont évidemment les stars du manga. Des chats qui dès l’occasion prennent une apparence semi-humaine pour se parler. Chacun son apparence, sa race, son caractère. On se prend d’affection pour le plus jeune (enfin c’est ce que l’on croit au début) et le plus mignon Flocon, et c’est d’ailleurs autour de lui que tout se construit. Isolé, esseulé, presque triste et malheureux, il ne trouve pas sa place, ni ne comprend sa raison d’être. Il se balade contre l’avis de ses camarades en plein jour dans le Musée, mettant la vie de tout le monde en danger. Mais, c’est comme s’il ne pouvait pas s’en empêcher, comme si une voix l’appelait. Malgré sept ans de vie il a gardé l’apparence d’un chaton, il est un mystère à lui tout seul. Un peu comme celui de la sœur de Marcel qui a disparu dans le Louvre il y a cinquante ans.


Le mystère du Louvre, on apprécie se balader dans les galeries la nuit et voir se profiler à l’horizon un peu de magie. Tous les personnages sont liés, humains ou chats. Chaque planche est comme un tableau qu’il faut parfois décrypter. On avance lentement, presqu’au ralenti. L’atmosphère semble sacrée. Les saisons se succèdent et avec elles, la vie et la mort. L’araignée à lunettes qui campe à la fenêtre de la tour des chats émeut malgré son excentricité.  L’auteur ne fait rien au hasard et pousse le lecteur à se poser les bonnes questions. A mener l’enquête et à croire en quelque chose de moins rationnel.


Ce premier tome se termine, tandis que l’hiver ne vas pas tarder à arriver. Que va-t-il arriver à Flocon ? On espère une fin heureuse mais l’esprit doute. L’auteur tente d’instaurer l’équilibre et forcément si la sœur de Marcel finit par réapparaitre alors… ou peut-être que Flocon est… Voilà où j’en suis de mes réflexions. Mais, je ne vous en dis pas plus. Je vous encourage fortement à tenter l’aventure. A feuilleter même au préalable ce livre en librairie qui a bénéficié d’une édition magnifique. Oui il est cher mais il vaut largement son prix. C’est une œuvre d’art à lui tout seul. Une œuvre qui ne pouvait pas être plus destinée qu’à Louvre Editions Futuropolis. Rendez-vous au tome 2 pour connaître la fin.

KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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