Critique Wonder Rabbit Girl 1

Et si, pour venger votre frère, vous deviez manipuler une horde de femmes sexuellement dérangées ? C'est grossièrement le principe de Wonder Rabbit Girl qui ne plaira pas au plus grand nombre, bien qu'il ne soit pas mauvais. 


Loin de moi l'idée d'avoir une vision que l'on pourrait qualifier de manichéenne, mais la plupart du temps, lorsque je ferme un manga, soit je l'ai aimé et souhaite définitivement connaître la suite, soit je ne suis pas convaincu par ma lecture et laisserai potentiellement une future chance à cette oeuvre. Ici, avec ce premier tome de Wonder Rabbit Girl, rien que le fait de poser ce livre m'est difficile. J'ai à la fois envie de le relire, et de ne plus en entendre parler. Le relire pour en avoir un second avis, l'analyser plus en détail. L'éloigner de moi pour oublier ce moment de tourmente intellectuelle que je viens de passer. Mais, et si ce sentiment mauvais avait sa part de bon ? 


C'est là tout l'intérêt de cette oeuvre. Le génie combiné à la médiocrité. La fascination de l'exécration, et la lassitude du beau. C'est pour cela qu'elle n'est pas une oeuvre destinée à tous, ni même à une élite, mais à un public bien précis qui aimera ce genre de lecture. 


Le traitement du sujet du fantasme se traduit ici par une représentation figurée des émotions internes des personnages, ce qui nous permet de visualiser la nature la plus basse de l'Homme, et par là même ce qui nous lie les uns aux autres. Même si parfois nous pouvons avoir le sentiment que certains fantasmes soient capillotractés, nous pouvons en revanche penser que cette oeuvre n'insiste pas assez sur son côté "vulgaire", qu'elle s'auto-censure et c'est sûrement ce qui lui manque pour exploiter pleinement son potentiel et s'assumer en tant que tel. 


Le lecteur peut également être perturbé au cours de sa lecture par la faute de nombreuses incohérences de la part de l'auteur : pourquoi personne ne remarque-t-il que Ren est soudainement devenu brun ? Pourquoi Rei, complexé de nature est-il si à l'aise pour imiter son frère populaire ? Pourquoi n'est-il pas "normal" tout le temps s'il en est ici capable ? Autant de questions qui restent ici sans réponse car sûrement non prévues par l'auteur. 

Ashitaka

Lecteur de mangas depuis mon plus jeune âge. Certains ont grandi avec Disney, moi ce fut avec Ghibli !
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