Critique Distopiary 5

Bonne surprise depuis ses débuts, Distopiary trouve déjà sa conclusion à la parution de son cinquième volume. J’ai sciemment utilisé le mot « déjà » car au vu des récents évènements, quelques tomes supplémentaires n’auraient sans doute pas été de trop. Le troisième opus étant riche en phase d’action, on croyait alors voir débuter en toute logique dans le suivant la lutte finale entre le bien et le mal mais en fait pas du tout puisque l’auteur s’est intéressé à un autre exterminateur. Etrange de placer une nouvelle intrigue dans l’intrigue si tard dans le récit mais ce passage ne fut pas inintéressant pour autant. Il reste désormais plus que quelques chapitres pour mener à bien l’histoire et ses multiples aspects. Difficile donc de compiler tout ceci en si peu de temps, on est ainsi à la fois curieux et inquiet de voir ce que l’auteur nous a concocté comme fin.

Après une petite phase d’action, l’observatrice nouvellement affectée à l’exterminateur Azoth fera une découverte troublante qui lui permettra de faire la lumière sur l’affaire l’assassinat de son amie. Leur plan machiavélique ainsi dévoilé, on comprend mieux les raisons pour lesquels Rakia s’était mise à étudier avec minutie le processus de clonage utilisé par son exterminateur. Après cette éclaircie, leur fin de parcours tristement héroïque est rapidement mise en scène et ce sans aucune phase d’action à se mettre sous la dent. Il y avait de l’idée certes mais le côté trop vite expédié de ce passage fait qu’on déchante totalement au fil des pages puisque tout ceci aura occupé trois quarts du tome.

Le peu de pages qui nous restent en main n’a donc rien de très rassurant, l’idée de se retrouver avec un bon titre totalement bâclé sur sa fin commence malheureusement à germer dans notre esprit. Ainsi après Azoth/Coco, c’est au tour de Tolza de nous conter la fin de son périple. Des retrouvailles écourtées par une sombre fin qui nous laissent sur un pincement de cœur, c’est rare de voir un auteur opérer ce genre de choix. Une prise de risque qui aurait pu se révéler intéressante mais qui au final ne nous fera pas plus d’effet que cela car éclipsée par une fin qui nous laisse dubitatif à bien des égards.

En effet, l’assaut final est conduit par un exterminateur inconnu et ne sera pas du tout mis en scène. Ceux qui comme moi espérait une fin bourrée d’action vont être très déçu, est-ce un choix délibéré de l’auteur qui s’est dit que les phases d’action n’apporteraient pas grand-chose à son récit ou est-ce par manque de temps ou même de succès ? A quoi cela rime-t-il de nous annoncer en début de titre une lutte du bien contre le mal si c’est pour complètement occulter cette partie du récit ? On pourrait voir tout ceci comme une façon de vouloir se démarquer des autres titres du genre mais on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que le titre fut totalement négligé sur sa fin, ce qui est vraiment dommage puisque l’auteur s’était révélé plutôt bon lors des phases d’action comme le prouvait le troisième opus. On ressort alors déçu non seulement par l’absence totale d’action mais aussi par cette désagréable impression de ne pas avoir eu en main toutes les clés pour comprendre l’univers singulier pondu par l’auteur ni même celle d’avoir lu une véritable fin.  

snoopy

Lectrice assidue et dévoreuse de mangas à plein temps. Collectionneuse dans l'âme, jamais rassasiée au grand désespoir de mes proches.
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