Critique Courrier des miracles 1

Sur le papier, le résumé du COURRIER DES MIRACLES attrayait, une fois terminé la lecture du tome 1, c’est un sentiment plus mitigé qui reste.

Makoto Murase, 17 ans, ennuie dès les premières pages. Lycéen ordinaire, frère ordinaire, fils ordinaire, c’est un gars blasé de la vie. Il ne trouve aucune raison qui vaille la peine d’être vécue, tout lui indiffère. Il se montre désagréable avec les gens qui l’entourent mais le pire c’est qu’il ne s’en rend même pas compte. Makoto est centré sur lui-même et je dois reconnaître que son attitude m’a agacée. Heureusement, il n’est pas dépourvu de cœur. Un jour… « ordinaire », il vient en aide à un pigeon (plutôt moche le pigeon) qui se fait attaquer par un corbeau. Sauf qu’il ne pouvait pas imaginer que ce pigeon avait mauvais caractère, qu’en remerciement il lui volerait dans les plumes, qu’il lui gâcherait sa journée et provoquerait même intentionnellement ou pas son accident quasi mortel.

Le fait est que Makoto se réveille dans un endroit vierge de décor, si ce n’est un fauteuil et une grande échelle. Il rencontre Kaori, une jeune fille mystérieuse, puis une créature planquée sous un drap façon fantôme qui discute avec le fameux pigeon caractériel. Makoto apprend qu’il est dans le coma sur terre et que son âme entre deux-mondes est bloquée ici. Enfin, pas pour longtemps, sa vie ne tient plus qu’à un fil. Pour retrouver son corps, il va devoir jouer les coursiers, errer sur terre sous forme spectrale et distribuer des lettres un peu spéciales. Celles-ci peuvent apparemment accomplir des miracles. Je dirais pour ma part, qu’elles renferment le cœur de leur destinataire, leur offrant la possibilité d’une seconde chance.

On comprend vite que cette mission déguisée n’a en fait que pour objectif d’éveiller Makoto, lui faire prendre conscience que la vie peut avoir du bon. D’ailleurs, il est paradoxal, car lui qui disait n’avoir aucune raison pour vivre refuse de passer l’arme à gauche quand le destin s’en mêle.

L’idée paraît originale, et le décor de l’entre-monde est ma foi déroutant mais voilà il y a un hic. La sauce ne prend pas. Tout manque de rythme dans le sens où l’auteur balance ses idées sans prendre le temps d’inclure le lecteur. Je n’ai aucune empathie pour Makoto, aucune empathie pour les personnes auxquels il vient en aide. Je ne m’intéresse pas à leur passif, à leur vécu, leurs difficultés. Cette histoire manque cruellement d’âme et indubitablement je ne prends aucun plaisir, je suis indifférente.  C’est… insipide, aussi quand se profile la dernière page, on referme sans la moindre excitation pour la suite.

Pour finir je dirais que le style graphique n’aide pas. Il y a un fossé entre la couverture et le dedans. Une grosse déception pour ma part, et si la plupart du temps je fais très rapidement abstraction au dessin quand je suis happée dans l’histoire, là comme rien ne vient contrebalancer, je bloque du début à la fin.

Toutefois, je ne désespère pas -maintenant que je sais à quoi m’attendre- que le tome 2 me réconcilie avec ce titre. Je n’aime pas ne pas terminer une lecture et puis je suis curieuse d’en connaître davantage sur Kaori, le seul personnage intriguant dans l’histoire.

KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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