Critique Pochi & Kuro 3

Pochi & Kuro, 3ème volet, la trame reprend là où elle s’était arrêtée, nous replongeant directement dans l’aventure.


Naoya Matsumoto a beaucoup d’imagination, la découverte de son arche de Noé est une vraie surprise. Certes, on se demande pourquoi lisser la coque du bateau si au moment du décollage un chat géant doit faire des trous pour y glisser ses pattes, mais c’est original et au milieu de ce shônen hyper classique, cela fait du bien. Je l’avais déjà souligné dans le tome précédent mais à un humble avis, l’auteur devrait s’éloigner rapidement du cadre « strict » du manga type pour laisser ses idées prendre le pas sur la raison. Son esprit peut être total délire, déjanté si vous préférez, aussi il pourrait facilement se démarquer de ses collègues et faire sa place.


Wapple, le fruit qui se pressait déjà lui-même pour venir en aide à ses amis, reprend pour quelques pages le devant de la scène. Customisé, plus juteux, plus goûteux, il trouve comment réunir suffisamment d’argent pour payer leur voyage. Car oui, voyez-vous, même si le bateau volant appartient à la famille de Léo (à son père), il faut payer un dû, monétaire et alimentaire.


De leur côté, Pochi et Kuro continuent maladroitement à s’apprivoiser, ils se rapprochent tangiblement, enfin presque tangiblement. C’est le moment tendresse et sentiment de cette histoire. J’en profite pour dire que le personnage de Pochi est très appréciable. Toujours incapable de communiquer, sans dire un seul mot donc, son regard fait d’elle une fille gentille, positive et sacrément combative. Avec son simple uniforme d’école, ses petites oreilles et sa queue de faux chat, elle est dans l’action. L’auteur (et je l’en remercie) ne se contente pas de lui faire faire de la figuration, il l’a fait participer. Sans tomber dans la caricature de la fille en détresse fragile qui crie à l’aide pour qu’on vienne la sauver.


Néanmoins, ce qu’il faut retenir de ce tome, c’est la présentation « musclée » de la famille d’Ishizu, le dernier fils du Roi Démon. Les Boss à abattre se dévoilent et on devine à quel niveau (dans quel ordre) Kuro va devoir les affronter s’il veut parvenir jusqu’à la fin de son histoire. Ishizu, lui, nous apparaît bien plus plaisant qu’au départ, son enfance est très succinctement narrée et on comprend pourquoi il prend à cœur son héritage. Son serviteur pareillement augmente son degré de sympathie, il ferait tout pour son maître, quitte à devenir un paria du monde des Démons.


Tout ce petit monde fait qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. Tout s’enquille vite et bien, probablement trop vite parfois mais rappelez-vous que ce titre tire sa révérence au 4ème tome, la marge de manœuvre de l’auteur est par conséquent très limitée. Toutefois, ce n’est pas bâclé, on ressent l’accélération des évènements certes, mais tout tient la route.


Le Cliffhanger promet évidemment un dernier tome centré sur l’action, avec pas mal de baston mais cela n’entaille en rien notre désir de parvenir au dénouement. De savoir si Pochi va finalement rejoindre son monde, ou de connaître l’origine de Kuro dont on ne sait toujours rien. Et, si tout cela n’était en fait qu’un rêve ? Un rêve d’halloween. Oui je spécule, j’extrapole mais sincèrement cela ne serait pas une mauvaise idée.

KssioP

Continuellement l'esprit ouvert, je n'exclue aucun genre si ce n'est peut-être le genre guimauve ou Arlequin. J'aime cependant ce qui est différent, ce qui surprend. Rêveuse dans l'âme et aventurière chevronnée avec une manette en main, ma table de chevet se couvre de mangas, de romans, de cd's et d'une feuille de papier. Et bien souvent aussi d'un biscuit accompagné d'un thé car lire c'est certes bien mais avec confort et gourmandise c'est juste parfait.
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