Critique Dark goddess 1

Sorti sans tambours ni trompettes, pourvu d'une couverture certes très jolie mais pas spécialement originale ni très parlante, ce premier tome d'une série qui n'en comportera que trois a tout pour passer inaperçu. Et quel dommage !

Les premières pages posent l'ambiance, faisant démarrer l'histoire en plein exorcisme. Quelques planches qui suffisent à se retrouver happé dans un univers mystique, avant de faire plus ample connaissance avec son héros au contraire très ordinaire et dont la self-esteem frôle les pâquerettes. Heureusement, Tôru Fujisawa parvient à éviter de tomber dans le cliché du looser. Le passé de Nagare n'a certes rien d'original, mais suffit à justifier le comportement du personnage : ça fonctionne et le jeune homme est crédible sans être (trop) tête à claques. Et tant pis si le coup du gars qui ignore qu'il a quelque chose de spécial est vu et re-revu, d'autant qu'à la fin du tome, on ne sait toujours pas quel sera l'intérêt de la chose dans l'intrigue.

Au premier abord simpliste, celle-ci se révèle en fin de compte plus intéressante qu'on ne pourrait le croire. Notamment à cause d'Anjo, la fameuse « déesse des cieux assombris »... Si elle ne semble pas malveillante, elle n'a pas l'air bienveillante non plus et n'hésite pas à utiliser chantage et manipulation sans le moindre scrupule. Une jolie chipie donc, qui ne loupe jamais une occasion de faire tourner Nagase en bourrique, pour notre plus grand plaisir. Qu'il s'agisse de le maltraiter avec ses darumas ou de l'amadouer, la demoiselle sait comment en faire ce qu'elle veut, quand elle veut et ne s'en prive pas.

Mais tout ne tourne pas autour d'Anjo : si l'on ignore dans quel camp elle se trouve, d'autres en revanche feraient volontiers la peau aux humains et ne plaisantent pas... Du coup, même si l'on est en présence d'un pur tome d'introduction posant les bases de l'histoire, on a tout de même droit à un peu d'action... et quelle action !


Car l'aspect visuel du titre est une pure réussite ! Qu'il s'agisse des personnages, aux visages et cheveux finement dessinés et très expressifs, ou des yôkai, certes plus présents en tant que décor qu'autre chose mais présents quand même et extrêmement détaillés, c'est beau. Vraiment très, très beau. Et ça reste beau même quand ça bouge, avec des angles de vue dynamiques rendant les scènes d'action aussi limpides qu'haletantes. C'est un fait, Hirozaku Ochiai est talentueux!

 

 

 

Bref, Dark Goddess commence extrêmement bien. On pourra toujours râler que les gags sont parfois redondants, que le côté « tranche de vie » de la découverte de monde moderne d'Anjo n'était vraiment pas indispensable ou encore que le truc n'a rien d'original, reste que la narration revient toujours à temps sur les rails pour ne pas lourder le lecteur. Non, la seule crainte qu'il y a à avoir concerne le déroulement futur de l'histoire... Car à la fin de ce tome, on a vraiment le sentiment de n'en être qu'au tout début, et l'on se demande s'il va vraiment être possible de boucler correctement cette histoire avec seulement deux autres...

 

Côté édition, rien à redire concernant le travail de Pika. L'impression est impeccable, la reliure aussi, et je n'ai trouvé AUCUNE coquille (si, si!).

Pois0n

http://twitter.com/Svetlana_Mori Auteur de romance fantasy et paranormal romance. Photographe amateur, amoureux de musique hardstyle, gameur, dolleur, ayant vendu son âme à Domino's pizza.
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