Critique Your Dream 1

Nouveau venu de cet été, your Dream est le fruit d'une collaboration entre deux artistes;  Kouki aux commandes des graphismes et Aruku à celles du scénario. Un duo qui n'est pas à son premier coup d'essai exerçant le travail mangaka depuis quelques années déjà au pays du soleil levant et qui se voit offrir grâce à Taifu la chance d'être découverte chez nous. Prépublié de 2014 à 2015 dans le magazine Rutile sweet de la Gentosha (gravitation, liberty liberty,...) sous le nom de kimi no yume ô mite iru, ce titre nous invite à suivre une romance surprenante entre deux âmes prédestinées l'une à l'autre. Séduite par cette jolie mélodie du destin, ce ne fût pas tout à fait le  cas des autres membres du staff. Je vous livre mes impressions en quelques lignes mais je vous conseille de lire toutes les chroniques car trois avis valent toujours mieux qu'un surtout quand le titre divise autant.

"On est destinés à s'aimer "

Amamori n’a pu surmonter son enfance difficile que grâce à ses rêves prémonitoires le montrant heureux avec Yui. Seulement, celui-ci ne croit pas en la prédiction d’Amamori et le prévient qu’il ne tombera jamais amoureux de lui. Pourtant, le temps aidant, il finit par l’embrasser. Alors qu’il prend enfin conscience de ses sentiments, Yui va devoir se battre contre le destin pour pouvoir être avec celui qu’il aime.

" Une œuvre sensible pour peu qu'on se laisse emporter par son récit "

Et si notre histoire d'amour avait déjà été écrite ? Un peu effrayant comme idée, n'est-ce pas ? Pourtant le récit qu'on s'apprête à lire nous narre une bien jolie rencontre si toutefois on se laisse emporter par la magie de sa particularité.

Tout commence le jour où Yui,  jeune salaryman, se fait aborder par un très bel homme qui lui annonce de but en blanc qu'ils sont voués à s'aimer. On est d'emblée charmé par l'atmosphère fantastique qui se dégage au fil des pages,  le fait que cet homme déclare avoir tenu le coup face à un passé douloureux pendant des années avec pour seul réconfort ses rêves prémonitoires le montrant heureux en compagnie de Yui est une idée incroyablement romantique. Le bonheur que lui offrait ses visions ont fait de lui l'homme qu'il est, une personne sans port d'attache qui n'a vécu que pour le jour de sa rencontre avec Yui.

Au départ peu emballé par cette déclaration, la relation entre les deux jeunes hommes va se mettre à évoluer doucement mais sûrement. Ce que j'apprécie dans ce titre réside dans le fait que Yui ne tombe pas amoureux dix pages plus loin. Il ne va pas rejeter complètement Amamori mais ne va pas non plus toute de suite s'en amouracher profondément.

En plus, l'auteure arrive à rendre cette évolution suffisamment pertinente pour qu'on y prenne du plaisir. Déjà en donnant un peu de corps au personnage de Yui pour qui la vie amoureuse n'est pas très reluisante et qui ne désire qu'à être aimé.  A travers son histoire personnelle qui est loin d’être heureuse, on ne comprend que trop bien la raison pour laquelle il va se laisser emporter par les sentiments que nourrit Amamori envers lui. Face à un avenir incertain, le fait que ce dernier lui assure un amour de toute une vie est plus que séduisant pour le jeune homme qui souffre de ne pas avoir trouvé sa moitié.

L'auteure à tout même pris le temps pour nous permettre de cerner au mieux les raisons qui l'ont poussé à céder et ne s'est pas uniquement servi de la séduction ou du charme de son personnage. Un point plus que positif à mes yeux d'autant plus que les sentiments de Yui envers Amamori seront par la suite renforcés par des rêves étrangement sinistres qui vont se mettre à peupler ses nuits et qui vont lui inculquer une peur de perdre cet homme auquel il commence doucement à s'attacher.

En cela la construction du récit se veut bien menée et prenante car d'une part on s'amusera à remarquer les gestes et les paroles d'un Amamori qui connaît plus ou moins l'avenir de leur relation, bien qu'il en ai vu plusieurs versions et soit déstabilisé de voir d'autres chemins s'ouvrir à eux sous l'influence des décisions de Yui, et ses fameux rêves qui nous intrigue et pour lesquels l'auteure trouve une explication pertinente aux trois quart du tome. En effet, le récit est loin d'être linéaire et on sera plus d'une fois surpris par sa tournure. Outre l'effet papillon qui donne une touche d'imprévisibilité et les rêves de Yui qui confère un ton angoissant au récit, ce dernier va prendre une aura de science-fiction dans sa toute dernière partie.

Ainsi on voit le quotidien chaleureux que partage notre petit couple basculer dans l'horreur la plus totale. Les rêves de Yui ont beau nous avoir préparé psychologiquement, assister à un tel événement nous bouleversera presque autant que lui et l'idée de voir cette belle romance se terminer de cette façon nous glace le sang. Franchement, je me demandais à quoi rimait d'octroyer le don de prévoyance aux deux personnages et j'ai une nouvelle fois été séduite par l'explication de l’auteure. On peut donc bel et bien qualifier la romance d'amour séculaire. Je n'en dirais pas plus mais les rebondissements furent vraiment une très bonne surprise.  

Enfin la dernière partie contenait elle aussi de bonnes idées notamment en mettant en avant la question de savoir si les sentiments peuvent influer sur le cours de notre vie, qui donne beaucoup d'intérêt à l'œuvre et des rôles qui s'inversent nous permettant de rester intriguer jusqu'au bout. Si je ne m’étais pas grandement attaché à Yui mais plutôt davantage à Amamori, c'est l'inverse qui se produit en toute fin!

Un petit mot sur les graphismes, ils ne sont franchement pas à la hauteur du récit mais restent correct malgré tout dans l’ensemble. Bien souvent brouillon et approximatif, il n’empêche pas pour autant d’être immergé passé les premières pages. Ne vous fiez donc pas à la couverture qui est réussie et dégage plein de douceur sinon vous serez peut être déçu une fois le titre entamé. Rien à redire sur l’édition. 

snoopy

Lectrice assidue et dévoreuse de mangas à plein temps. Collectionneuse dans l'âme, jamais rassasiée au grand désespoir de mes proches.
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