Critique Dead Dead Demon's Dededede destruction 3

Véritable ovni parmi les ovnis, Dead dead demon’s dededede destruction nous relate l'histoire d'une invasion extraterrestres sur notre bonne vieille terre à des milliers de kilomètres de tout ce qu'on s'était imaginé lire sur pareil sujet. L'auteur fait le pari très risqué de ne pas nous servir de la science-fiction dans la plus pure des traditions mais plutôt de nous livrer une véritable critique de notre société s'inspirant très certainement de ce qu'il a vu, vécu et ressenti lors de la catastrophe Fukushima. Entre des extraterrestres qui ne se manifestent que très peu et le quotidien déjanté d'une bande de lycéennes, le récit offre un mélange qui détonne autant qu'il ravit pour les lecteurs qui comme moi apprécient de lire des œuvres totalement atypiques, un peu folles et imprévisibles. Après un petit temps d'adaptation puisque au départ on se demande vraiment où on a atterri dixit le personnage farfelu mais génialissime d’Ôran, ce titre est et reste un véritable coup de cœur pour ma part. C'est donc hautement enthousiaste et impatiente que je me jette sur chaque nouvel opus dès sa sortie. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'encore une fois ce troisième tome enchante toujours autant.

Comme à l'accoutumée, on retrouve la petite bande dessinée d'Isobeyan qui constitue juste une excellente mise en bouche, dont on ne se lasse pas d’ailleurs, avant de poursuivre l'expérience immersive proposée par Inio Asano au côté d'une fabuleuse galerie de personnages tous plus captivant les uns que les autres.

On découvre avec une certaine tristesse les répercussions de l'échec de l'arme censée éradiquer la menace extraterrestre sans la moindre perte. Complètement loupé,  on va vivre cet échec de multiples façons et à travers de nombreux regards. Le deuil est clairement au centre de ce troisième volume, l'auteur ne se limite pas seulement à nous faire vivre la perte d'un proche mais s'applique également à nous faire vivre celle d'un civil que ce soit à travers les médias, le responsable du projet ou encore celui d'un employé de ce même projet. Entre discours formaté et malaise, Inio Asano nous livre une vue d'en semble sur la question aussi pertinente qu'effrayante. Le scénario se veut toujours aussi recherché qu'interpellant et approfondis ! On aura bien sûr le droit à une petite séquence émotion puisque cette terrible perte a grandement affecté notre adorable petite bande de lycéennes. Elles ont beau être barges surtout Ôran que personnellement j'adore tant elle arbore un ton toujours décalé,  elles qui pourtant vivent dans un monde de fou n'en sont pas moins immunisées contre la tristesse. Un passage touchant, juste comme il faut !

On aura d'ailleurs la chance l'espace d'un long chapitre d'en apprendre davantage sur la très mignonne et douce Ai qui parlera très ouvertement de ce qu'elle ressent par rapport aux récents événements mais aussi de son passé et de sa façon à elle de survivre dans ce monde perturbé, le tout sur fond de rendez-vous amoureux. Un passage qui nous immerge toujours plus dans ce vivent et ressentent les personnages tel que leur doute face à un avenir bien incertain.

Le reste du tome sera également riche en divers évènements, l'auteur poursuivra sa critique sociale à travers le frère d'Oran,  personnage au combien atypique, et mettra encore une fois en avant les dangers encourus par une jeunesse cyber-connectées. Tandis qu’Oran hurlera son désespoir à sa manière et fera une étrange rencontre et qu’on assistera à une scène d'une violence inouïe,  si caractéristique de ce que peuvent faire de pire les humains face à l'inconnu. Le compte à rebours de la toute dernière page donne plus que jamais envie de lire la suite !

snoopy

Lectrice assidue et dévoreuse de mangas à plein temps. Collectionneuse dans l'âme, jamais rassasiée au grand désespoir de mes proches.
Commentaires (0)