Critique DEAD Tube 5

Mikoto Yamaguchi est un scénariste que j'admire pour tout le côté malsain qu'il parvient à associer à ses histoires. Scumbag Loser, Friends Games ou encore Dead Tube, ce sont trois titres que j'apprécie de plus en plus. Scumbag Loser est d'ailleurs le manga qui m'a le plus marqué à ce jour, à tel point il était malsain. Dead Tube et Friends Games, les nouveaux bijoux de cet auteur, sortent encore simultanément chez Delcourt/Tonkam. Le quatrième tome de Dead Tube ne m'avait pas totalement convaincu car j'attendais que l'histoire change de rythme et d'ambiance pour se rapprocher de ce que j'apprécie chez Mikoto Yamaguchi. Et c'est enfin le cas !

Mélange malsain et gênant

Les personnages de Dead Tube n'ont aucune limite. On passera, au fur et à mesure, par de plus en plus de scènes obscènes, malsaines à en vomir. Du viol, du meurtre, de la vengeance, de la perversité... De quoi passer par de nombreux moments gênants. Car oui, en plus de devoir supporter tous ces moments malsains, on doit aussi supporter de se mettre à la place des personnages, tantôt victimes, tantôt coupables. Mais ce n'est pas un mal car le manga est clairement fait pour ça. Donc dans le genre, c'est une grande réussite. Et ce qui est fou, c'est que ça va de plus en plus loin. Même quand on a l'impression qu'on a atteint la limite, l'auteur continue de repousser les limites pour rendre son manga encore plus affreux pour son lecteur.

Et c'est l'être humain en tant que tel qui est remis en cause. Puisqu'en effet, tous les protagonistes du titre (ou presque) font ce genre de vidéos affreuses dans le seul but de gagner de l'argent. Et pourtant, au fur et à mesure, on se rend bien compte qu'ils ont d'autres motivations et que ça les rend d'autant plus mauvais. Foncièrement, l'Homme est malsain et capable de tout lorsqu'on lui donne ce droit. Et dans Dead Tube, c'est très bien exprimé puisque la nature humaine est mise au premier plan. Et ce, sur plusieurs points puisqu'on a des personnages très différents qui apportent tous leur petit plus au titre.

Scénario pourtant présent

Et malgré tout cet aspect horrifique, on a droit à une trame scénaristique crédible dans cet univers, même si en soit, il ne l'est pas lui-même. La ligne directrice du titre permet au lecteur de ne pas être perdu malgré le fait que ça parte dans tous les sens et c'est très important. Mikoto Yamaguchi sait clairement ce qu'il fait et où il veut aller et ça se ressent. Alors qu'importe si c'est complètement absurde, c'est totalement assumé et justifié pour chacun des tomes. Contrairement aux autres titres classés en tant que Survival, Dead Tube est vraiment à part. D'un côté parce que les participants ont choisi de le faire, et d'autre part parce que le côté malsain est plus qu'assumé, carrément revendiqué. En plus de ça, notre duo principal (Mai et Machiya) se démarque quand même beaucoup des autres participants. Et il y a encore plein de choses qu'on ignore sur eux, et si l'intrigue est bien gérée, on devrait en apprendre plus dans le prochain tome, notamment sur certains choix scénaristiques qui me paraissent assez risqués.

Notamment en ce qui concerne Mai et sa folie meurtrière. C'est vraiment un personnage très mystérieux et étrange, qui n'éprouve aucune empathie. Et pourtant, lorsque ça concerne Machiya, elle perd son sang-froid et devient une toute autre personne. Je me demande comment leur relation va évoluer et si on va en savoir plus sur qui elle est vraiment : Cela attise ma curiosité !  

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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