Critique Dilemma 8

Le dernier tome de Dilemma, soit celui que j'attendais pour être certain que cette série vaut le coup. Le problème avec ce genre de mangas, c'est que si l'auteur ne prend pas le temps de répondre à toutes nos questions, il nous reste un sentiment amer, comme quand on n'a pas le droit de manger notre dessert préféré. Pour Dilemma, même si la tournure de ce tome est assez prévisible dans l'ensemble, c'est ce que j'attendais, et l'auteur arrive à apporter suffisamment de suspense pour nous proposer une fin digne de ce nom.


L'origine du jeu


D'abord, la première chose que j'attendais, c'est qu'on découvre pour quelle raison Yuzuru a perdu ses souvenirs : car il a fait quelque chose de mal d'accord, mais si l'auteur n'avait pas pris le temps de nous expliquer pourquoi il ne s'en souvient pas, je lui en aurais certainement voulu de choisir la facilité. Pour pouvoir expliquer son amnésie, il faut resituer le contexte : Après avoir découvert son dernier souvenir, Yuzuru apprend qu'il est à l'origine du meurtre de Kumiko, la seule personne qui avait de la valeur pour le donneur. En effet, après avoir rejoint le sanctuaire mythique, ils sont tombés sur un gadget, c'est sur cette scène que s'est terminé le septième tome. Ce gadget a mis Yuzuru à l'épreuve, qui devait choisir qui entre le donneur et Kumiko devait mourir. Malheureusement, il a pris ses jambes à son cou, ce qui a causé la mort de la demoiselle « par défaut » et le donneur ne lui a jamais pardonné. Il a pris énormément de temps pour mettre en place sa vengeance pour faire souffrir Yuzuru autant que lui a souffert. Après que son amie soit décédée, Kamisaka a rejoint Yuzuru et a commencé à le frapper avec un bâton : qui était en réalité un gadget. Ce gadget avait la possibilité de voler des souvenirs et de les enfermer dans des coquillages... Comme ceux que Yuruzu a dû récupérer pour découvrir la vérité.


Même si la raison de ses agissements peut sembler assez superficielle, grâce à quelques flash-backs on comprend parfaitement la place qu'elle occupait dans son cœur. Rejeté de tous, frappé par ses camarades, il n'avait personne avec qui partager ses secrets, ses craintes et Kumiko fut la première personne à l'accepter. Elle lui a permis d'ouvrir son cœur et ainsi de trouver sa place dans une société où il se sentait exclu. Ce qui fait, qu'évidemment, il n'a pas supporté sa perte, surtout pour une raison aussi futile. Je pense qu'avec la façon dont Hajime (le scénariste) a construit son histoire, c'était la meilleure stratégie à adopter. En effet, s'il avait trouvé une autre raison, ça aurait pu paraître peu crédible et ça aurait sûrement gâché en partie ma lecture.


Le dilemme final


Pour ce qui est de la scène finale, je m'attendais à un petit peu plus d'action mais ça reste suffisamment captivant. Yuzuru a le choix entre sacrifier sa sœur, Tasuku ou les 22 autres membres de la classe. Bien décidé à se sacrifier lui-même, il tente le tout pour le tout, sauf que Kamisaka l'en empêche : Il a attendu si longtemps afin de le faire souffrir, il ne veut pas qu'il choisisse la facilité. À partir de là, il y a toute une réflexion sur ce que doit choisir Yuzuru et au final, c'est Sakai, à l'aide du gadget gagné au dernier jeu, qui décide de sacrifier la sœur de ce dernier, car d'après elle, elle n'existe pas. En effet, chez Yuzuru, il n'y a aucune trace de photos de famille ou de sa présence, ce qui fait que Sakai a commencé à douter de son existence. Le jeu prend donc fin et même si Yuzuru ne souffre pas autant qu'il l'espérait, le donneur peut enfin passer à autre chose et arrêter de vivre dans la haine.


Nos héros peuvent enfin prendre congé après toutes les horreurs qu'ils ont vécues. C'est une série que je recommande aux fans du genre même si le début est un peu lent, sur la longueur l'auteur a réussi à me plonger dans son univers et c'est avec un petit pincement au cœur que j'écris cette dernière ligne.



Quand je m'en suis rendu compte... La réponse s'est imposée d'elle-même ! Ceci est mon choix.


Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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