Critique Scarlet Fan

Présenté comme une romance mâtinée d'une touche horrifique, Scarlet Fan commence plutôt gentiment, pour s'étoffer de plus en plus au fur et à mesure, s'éloignant certes de son concept d'origine mais bâtissant une histoire solide, et surtout réussissant là où Secret Service s'était magistralement planté. Pourquoi comparer les deux séries? Parce qu'elles ont beaucoup en commun, toute l'histoire tournant autour des vies antérieures des héros et de ce qu'il s'est passé dans celles-ci.

Sauf qu'ici, l'auteure ne tourne pas autour du pot, ne se perd pas dans des gags pas drôles et inutiles, mais va à l'essentiel, offre quelques scènes d'action, n'oublie pas de développer ses personnages en cours de route ni de mettre en avant leurs sentiments, et ce, *sans jamais tomber dans le too much*.

La narration est indubitablement le point fort de Scarlet Fan. Le rythme va crescendo, et l'on part d'une banale histoire de fantômes pour finir sur un affrontement contre un adversaire qui n'aurait pas dépareillé au sein du clan Kago dans Otogi Matsuri. Rien que ça! Les "boss intermédiaires" ne sont pas en reste, notamment Rinya, qui est juste méchamment classe. Et même si l'on demeure dans un shôjo, les personnages morflent un peu à l'occasion!
Bref, à défaut d'être "horrifique", Scarlet Fan remplit son contrat côté surnaturel, d'une façon différente que prévu, certes, mais personne ne s'en plaindra.
A côté de ça, le côté sentimental n'est pas non plus négligé et ne tombe jamais dans le mielleux: les sentiments des héros sont réciproques et admis dès le tome 2, on ne tourne pas en rond pendant des plombes, et la romance n'est ici pas une fin, mais un moyen.

Du coup, tout s'imbrique parfaitement, rien ne lourde jamais, et on dévore les 11 tomes (le dernier étant double) sans voir le temps passer.

Graphiquement, c'est du shojo, avec les grands yeux de rigueur pour les demoiselles, mais le trait demeure relativement moderne et passe très bien. Les scènes d'action sont loin d'être mauvaises, et jamais confuses. L'auteure nous offre de temps à autre des planches vraiment glauques, notamment au début avec les fantômes (la fille dans les toilettes est une TUERIE!) mais ce type de dessin se raréfie par la suite. Dommage, parce qu'il y avait vraiment du potentiel.

Bref, Scarlet Fan surprend là où on ne l'attend pas et se classe, à côté d'Immortal Rain, parmi les excellents shojos mâtinés d'action et d'aventure.
A recommander tout particulièrement aux amateurs de surnaturel et de folklore japonais qui auraient grand tort de passer à côté, ainsi qu'aux fans de shojo et aux curieux de tout poil.
Une très bonne surprise.

Côté édition, Soleil a fait un boulot très sympa. Le format choisi, petit et souple, tient bien en main, la reliure est à première vue solide, l'impression n'est jamais trop claire ni à l'inverse baveuse...
Et si l'on déplorera quelques coquilles ici et là, elles ne sont pas très nombreuses (forcément, quand on lit la série en une soirée, on a l'impression d'en voir pas mal, alors qu'il ne doit même pas y'en avoir dans tous les tomes).

Pois0n

http://twitter.com/Svetlana_Mori Auteur de romance fantasy et paranormal romance. Photographe amateur, amoureux de musique hardstyle, gameur, dolleur, ayant vendu son âme à Domino's pizza.
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