Critique Togari Shiro 1

En punition des nombreux crimes qu'il avait commis au cours de ses seize années d'existence, Tobe fut exécuté puis tomba en enfer. Ema lui proposa alors de retourner sur terre et de collecter 108 péchés en 108 jours à l'aide d'une épée de bois appelée « Togari », lui promettant de le libérer de l'enfer s'il réussissait sa mission. Au cours de ses premières aventures, Tobe sauva Itsuki, une jeune fille qui allait alors s'occuper de lui. La chasse aux toga, ces matérialisations des péchés, commença alors. Et à présent, il ne reste qu'une seule journée à Tobe pour chasser le dernier toga !

Suite directe de l’œuvre Togari, ce manga nous plonge dans un univers mêlant Enfer et Paradis et nous narre l’histoire de Tobe, en quête de rédemption. Avec une couverture aussi agressive, on se dit que ça ne va pas faire dans le détail ! Mais ce manga se résume-t-il à une simple histoire de baston pour collecter des péchés ? Nous allons le voir tout de suite !

Au bout de 2 pages seulement, le ton est donné et un personnage se fait trancher en deux. Le manga laisse place à des citoyens qui ont sombré dans la folie et par conséquent se laissent submerger par leurs péchés. Mais aucun problème car Tobe s’empresse de les neutraliser avec son épée dévastatrice. Avec son caractère bien trempé, il n’hésite pas à agir dans l’immédiat. Pas de doute, nous avons là une vraie tête brûlée ! Avec son regard perçant et ses dents crochus, il nous fait plus penser à un démon. Cela donne au personnage un certain charme qui est plutôt efficace, on s’y attache vite. Après ces quelques scènes d’action, on nous présente le contexte rapidement et on nous résume les précédentes aventures de Tobe. Si vous n’avez pas lu l’œuvre originale, vous allez trouver le tout un peu survolé. Néanmoins, on sent que l’auteur fait un effort pour ne pas totalement nous perdre.

Ce qui va interpeller le lecteur, c’est la façon dont ce manga aborde les thèmes du Paradis et de l’Enfer. En effet, oubliez vos préjugés car ce manga propose une toute autre conception de ces deux lieux emblématiques de la religion chrétienne. Nous sommes bien loin d’une vision manichéenne, les anges ne sont pas tous blancs et les démons tous noirs. Cela se ressent dans leurs façons d’agir mais pas seulement : leurs apparences sont également surprenantes. Dieu est représenté d’une manière macabre alors que Ema, la reine des Enfers ressemble plus à une jeune femme (bien loin d’avoir des cornes et un trident). L’auteur fait perdre ses repères au lecteur. C’est audacieux et on se prête facilement au jeu. Bien que perturbant au départ, cela fait du bien de voir autre chose. De ce point de vue-là, c’est original ! Yoshinori NATSUME va même plus loin et établit une critique de la société notamment celle du capitalisme.

Revenons dès à présent à notre protagoniste qui doit absolument collecter un dernier péché. Et la tâche ne va pas être de tout repos puisqu’il va devoir affronter un personnage qui utilise les Toga (les péchés) d’une manière inattendue. Le combat va laisser place à des scènes d’action époustouflantes, sublimées par un dessin dynamique et nerveux. Mais rassurez-vous, Togari Shiro ne se résume pas à de simples combats et l’auteur prend le soin d’apporter de la profondeur à son protagoniste. On nous apporte également de nombreuses explications intéressantes sur l’origine des toga qui en disent long sur les vices de l’Homme. Malgré un tome expéditif, car la lecture est très rapide, le retournement de situation en fin de tome nous donne envie de découvrir la suite.

Végéta69

Journaliste/assistant de production. Passionné de mangas depuis l'âge de 10 ans, j'apprécie autant du shonen que du seinen. Avec mes chroniques, je partage avec vous ma passion en vous proposant mon humble ressenti, tout en essayant de garder un esprit critique et objectif pour vous satisfaire. mail: vegeta69mj@yahoo.fr
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