Chronique : Sayonara Football 1

« Der ball ist rund »

Alors que l’Euro de football bat son plein en France, Ki-oon en profite pour sortir une série autour du ballon rond : Sayanora Football, terminée en 2 volumes. Son auteur n’est pas inconnu du public francophone puisqu’il s’agit de Naoshi Arakawa dont l’œuvre phare, Your lie in April, est disponible chez l’éditeur depuis avril 2015. Sayonara Football nous fait suivre Nozomi, fan de foot qui souhaite absolument jouer le premier match du tournoi des nouveaux afin d’affronter son ancien « disciple », chose qui lui est refusée puisqu’elle est… une fille dans un club de foot de garçons !

 

Il n’y a que le foot dans la vie…

Première impression après la lecture de ce volume : Naoshi Arakawa semble aimer le football et fait tout ce qui est en son pouvoir pour transmettre au lecteur le même sentiment via des personnages qui donnent tout pour ce sport. Si Nozomi, par sa motivation, son envie, sa hargne, sa technique et son tempérament de feu en est le parfait exemple, tous les autres protagonistes de l’histoire sont sur la même longueur d’onde.


SAYONARA FOOTBALL © Naoshi Arakawa / Kodansha Ltd.


Revers de la médaille : si on est allergique au football, pas certain que le titre emporte l’adhésion, d’autant qu’il est parsemé de quelques références (à Johan Cruyff, Carles Puyol, la Squadra Azzura…) que seuls les amateurs de foot pourront comprendre. Ajoutons à cela quelques détails tactiques et techniques et il semble évident qu’il faut déjà apprécier le sport pour se laisser porter par le titre. Même si, étant donné que l’ensemble est très fluide et pas trop invasif, le titre pourrait toucher un public un peu plus large, voire même pourrait en convertir certains/certaines. D’autant qu’il n’y est pas que question de foot…

 

Mais pas que !

Ne nous le cachons pas malgré tout, le football est bien entendu le sujet central de l’histoire. Tout tourne autour du ballon rond mais Naoshi Arakawa parvient tout de même à aborder d’autres thèmes, notamment via les personnages secondaires. C’est ainsi qu’une légère touche de romance apparait, pour le moment totalement reléguée au second plan mais qui a le mérite d’exister et donc de pouvoir, éventuellement, accrocher un lectorat féminin pas forcément cible du titre au premier abord. L’auteur réussit également à insérer des touches d’humour, surtout une fois encore via Nozomi et son caractère bien trempé. En parlant de trempes, la demoiselle en met d’ailleurs quelques-unes dans ce premier tome… La jeune fille, obsédée par le football et, dans ce tome introductif, par sa volonté de montrer à son disciple qu’elle est toujours la meilleure, se laissera-t-elle charmer par un prétendant par la suite ? Difficile d’en être certain après la lecture de ce volume, mais la conclusion arrivant dans le prochain, la réponse ne tardera pas.


SAYONARA FOOTBALL © Naoshi Arakawa / Kodansha Ltd.

 

Une concurrence féroce

Un titre, deux significations. La première pourrait faire référence au contenu de ce volume, où Nozomi donne tout ce qu’elle a pour rivaliser avec ses camarades et concurrents pour un poste de titulaire. Mais c’est surtout la seconde qui nous intéresse : comment Sayonara Football se positionne-t-il par rapport aux autres titres du genre, notamment la référence Captain Tsubasa, que ce soit en terme de fond (réalisme des propos et des matchs par exemple) ou de forme (mise en page des actions de foot notamment) ? Si le nombre de titres ayant pour thème le foot est assez conséquent, peu ont réussi à réellement charmer les lecteurs sur la durée. Avec ces deux volumes, Sayonara Football ne joue évidemment pas dans la même catégorie que l’œuvre de Yoichi Takahashi. Mais quelques comparaisons peuvent être facilement effectuées. Ainsi, on apprécie fortement le réalisme pointilleux apporté par Naoshi Arakawa sur le sport en lui-même : comme déjà dit plus haut, l’auteur semble savoir de quoi il parle et c’est toujours agréable.


SAYONARA FOOTBALL © Naoshi Arakawa / Kodansha Ltd.


Pas d’approximations, des propos clairs et parfaitement tangibles : du vrai football. Pour ce qui est de l’adaptation graphique des actions et des matches, Arakawa s’en sort globalement bien, avec une utilisation pertinente des doubles pages et une lisibilité des actions très correctes. Bref, le titre se positionne finalement plutôt bien face à ses concurrents disponibles sur le marché français.

ivan isaak

Passionné de mangas, lecteur de Jules Verne, David Gibbins et Stephen King.
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