Chronique : 6000

Skeet vous livre son verdict sur l'ensemble de la série

Avec la sortie du 4ème et dernier tome de 6000, il est temps de faire le point sur cette série sous pression...

 

Un huis clos horrifique

6000, en référence aux 6000 mètres de profondeur de la station sous-marine dans laquelle va se dérouler cette histoire, prend le parti de nous faire vivre une expérience originale mais qui fait forcément penser au film Abyss de James CAMERON. Tout repose sur la claustrophobie, l'isolement et la peur irrationnelle des ténèbres.

Dans le premier tome, l'auteur s'efforce de bien nous présenter la station sous-marine et met l'accent sur la profondeur abyssale à laquelle elle est située afin de nous faire comprendre que si un incident se produit, cela peut vite tourner au drame. Sans y passer non plus trop de temps, l'auteur aborde l'aspect technique de l'infrastructure ce qui rajoute du réalisme, chose indispensable dans ce genre de manga afin que le lecteur puisse bien s'immerger dans l'histoire (c'est le cas de le dire).

 

© NOKUTO KOIKE / GENTOSHA COMICS INC., Tokyo

 

On découvre également le personnage principal de la série : Kengo, un jeune homme qui ne sait pas trop ce qu'il fait là et va vite regretter sa petite vie tranquille à la surface ! Une ambiance mystérieuse s'installe assez rapidement et ne va pas nous quitter jusqu'à la fin de la série car c'est bien là tout l'intérêt de 6000 : faire peur, essayer de nous faire suffoquer avec les personnages et nous donner envie de remonter à la surface ! De ce côté-là, c'est plutôt réussi : les "apparitions" sont nombreuses, les incidents se succèdent et la psychose s'installe petit à petit. Par contre, l'auteur nous révèle quasiment tout dès le début du 2ème tome et à partir de là, le scénario ne va plus trop évoluer et on aura juste droit à de l'action jusqu'au bout. Dommage d'utiliser quasiment toutes ses cartouches si rapidement. Avec un manga en 4 tomes, on peut se permettre de tout miser sur une belle révélation finale car l'attente n'est pas trop longue.

 

Manque de profondeur

Suite à la lecture du premier tome, je regrettais le fait que les personnages soient aussi peu travaillés mais ce n'était que le début donc j'avais espoir. Mais sachez qu'ils ne le seront pas beaucoup plus à l'issue des 4 tomes. Même Kengo, qui semblait être le "héros" de cette histoire, n'est pas plus dévoloppé que les autres. De ce fait, on a du mal à s'attacher à eux ou encore à pouvoir les comprendre. L'action prend le dessus, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose mais comme dit plus haut, c'est peut-être arrivé un peu trop tôt.

Au final, l'histoire va se résumer à quelque chose de très simple : sauver sa peau ! Certains vont agir de manière égoïste et d'autres, plus responsables, vont faire les choix qui pourront sauver un maximum de personnes. Dans des situations extrêmes comme celle-ci, l'instinct de survie est souvent le plus fort. Habitués à ce genre de choses, les lecteurs ne seront pas vraiment surpris par le comportement des différentes personnes encore présentes dans la station.

 

© NOKUTO KOIKE / GENTOSHA COMICS INC., Tokyo

 

Un final haletant

Même si le scénario ne prend plus trop d'ampleur à partir de la fin du 2ème tome, la course contre la montre et contre les monstres va s'avérer bien menée. A partir de ce moment-là, on comprend qu'il ne faut plus se poser de questions et l'action prend le dessus entre hallucinations et combats sanglants, l'auteur ne nous laisse pas un moment de répit. On peut même dire que le dernier tome est le plus réussi car il va droit au but sans nous promettre de choses inutiles. Du coup, on se laisse plus facilement prendre au jeu par rapport à la première moitié de l'histoire.

A partir de là, l'auteur se lâche littéralement en laissant son imagination prendre le dessus ce qui donne des planches surprenantes qui nous rappellent qu'on est bien dans une histoire où le "fantastique" est à l'honneur si jamais on en avait douté au départ.

Skeet

Créateur de Manga Sanctuary et avant tout lecteur de manga depuis la fin des années 80.
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