Interview de Tetsuya Saruwatari, auteur de Free Fight

A l'occasion de Japan Expo 2012

Nous avons eu le plaisir et le privilège d'aller à la rencontre de Tetsuya SARUWATARI, auteur connu pour ses mangas d'arts martiaux, Tough, Free Fight et Free Fight Origins, disponibles aux éditions Tonkam. Calme et serein, le mangaka accepte de répondre à nos questions à l'occasion de Japan Expo 2012.

 

 

Monsieur Tetsuya SARUWATARI, bonjour et merci de nous recevoir. Pouvez-vous vous présenter aux membres de Manga Sanctuary et nous raconter comment vous êtes devenu mangaka ?

Comme beaucoup de jeunes fans de mangas, je dessinais pour mon plaisir personnel quand j'étais petit. C'est à l'âge de 22 ans que je suis véritablement entré dans le monde des mangas en tant qu'assistant de Shinji Hiramatsu et Hiroshi Motomiya. Un an plus tard j'ai reçu le prix Tezuka et 6 mois plus tard, j'ai commencé à publier ma propre histoire dans le Shônen Jump.

 

 

Free Fight est la suite de Tough. Quelles ont été vos motivations à poursuivre cette série?

Le nom japonais de Tough est Koko Tekken-den Tough qui veut dire littéralement Le Poing Légendaire Lycéen. Cette histoire racontait l'adolescence de Kiichi en tant qu'étudiant. Dans la seconde série (Free Fight en français, Tough tout court au Japon) il n'y a plus cette annotation de lycéen, je voulais vraiment décrire un nouvel arc de sa vie, le passage à l'âge adulte, et la professionnalisation de ses combats.

 

 

Remontons le temps : Pourquoi avoir opté pour un manga de combats ? Comment est né le personnage de Kiichi ?

Il y a maintenant quelques années, j'ai réalisé une histoire courte axée sur les combats qui a eu son succès. Comme vous le savez, les lecteurs indiquent les séries qu'ils ont aimé et la rédaction établie un classement. Au final mon récit a eu de très bons retours et on m'a alors proposé de créer une histoire plus longue. Cela tombait bien car j'aime le sport et particulièrement les arts martiaux. C'est comme cela que Tough est né.

Pour créer Kiichi, l'idée était de créer un voyou, un bagarreur mais sérieux et sincère. C'est l'image que je souhaitais pour Kiichi.

Pour donner de la valeur aux combats, mais aussi pour ne pas lasser mes lecteurs, je tenais à raconter le quotidien de Kiichi, des moments simples comme le repas etc... Mettre un peu d'humour en montrant sa vie de tous les jours.

 

 

Kiichi représente l'homme dans toute sa virilité : Force, Endurance, Technique etc... Mais nul n'est parfait. Quelles sont ses faiblesses ?

Mon but était de faire de Kiichi un valeureux combattant, mais ce n'est pas pour autant qu'il est exempt de défauts ! (rires). Il est souvent immature, têtu, et n'écoute pas trop ce qu'on lui dit. Ceci dit, au fil de ses combats et de l'avancée de l'histoire, Kiichi prend en maturité et en sagesse. Même s'il a encore bien des défauts, il en a beaucoup moins que par le passé !

A contrario, il a une qualité primordiale, il sait se remettre en question et repart plus fort de ses défaites. Comme on dit « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort ».

 

 

Les frères Saiko et Kiryu sont deux faces différentes d'une même pièce. Au de-là de la simple rivalité, quels liens particuliers souhaitiez-vous souligner ?

Comme vous le soulignez Saiko et Kiryu représentent deux facettes différentes d'une même pièce. A l'origine, pour « cadrer » le chien fou qu'est Kiichi, je souhaitais instaurer une figure paternelle forte, véhiculant des valeurs précises, un sens de l'honneur. Saiko était né. Le personnage de Kiryu s'est fait très naturellement, j'ai crée un personnage aux antipodes de Saiko, un homme libre, qui ne se soustrait à rien.

 

 

De nombreux sports et techniques de combats ponctuent Free Fight. Quelles sont les parts de réalité et de fiction ?

Il est important pour moi de créer un contraste fort. En créant un univers comme celui de Tough ou Free Fight, je voulais faire en sorte que les techniques utilisées soient les plus réalistes possibles. La plupart existent d'ailleurs. Mais j'admets que j'ai peut-être exacerbé certaines d'entre elles ! (rires)

 

 

 

Votre graphisme est précis et dynamique et il semblerait que vous connaissiez le corps humain aussi précisément qu'un médecin. Comment avez-vous procédé pour en connaître chaque recoin ?

Vous n'imaginez pas combien d'ouvrages j'ai étudié sur le corps humain ! (rires) C'est vrai que la part de documentation m'a demandé énormément de temps et d'énergie. Pour ce qui est des techniques, mon kinésithérapeute est un fervent pratiquant d'arts martiaux et m'a été d'une précieuse aide pour me donner des indications précises. Il m'a énormément conseillé pour le personnage de Saiko qui maîtrise des techniques particulières pour soigner le corps et l'esprit.

 

 

On dit que le héros d'une BD est le reflet de son créateur. Quels sont vos points communs et différences avec Kiichi ?

Tout comme Kiichi qui met sa vie en jeu pour défendre le Nadashinkageryu, je met la mienne en jeu pour mon manga ! (rires)

 

 

Quel lien entretenez-vous avec les sports de combats ? En faites-vous ?

J'ai un lien très fort avec les sports de combats et le monde des arts martiaux. J'ai beaucoup d'amis dans le milieu et en tant que mangaka j'ai réalisé plus d'une centaine d'interviews de combattants. Je me suis même rapproché personnellement de certains d'entre eux et qui m'ont enseigné énormément de choses. J'ai également des contacts avec des organisations et j'entends beaucoup parler d'histoires non officielles que, bien sur, je me garde bien de rapporter dans mon manga. A titre personnel je ne suis pas un pratiquant d'arts martiaux.

 

 

Comptez-vous travailler sur d'autres mangas d'action à l'avenir ou aimeriez-vous vous pencher sur un autre genre ?

Il est possible, et même fort probable que ma prochaine série ne comporte pas de scènes de combats. Il se pourrait même qu'il n'y ait que relativement peu d'action. Oui j'aimerais bien travailler sur un genre très différent de ce que vous connaissez de moi.

 

 

Portrait Chinois :

un genre de film : Les films d'action bien sur !

une couleur : Le bleu

un animal : Un tigre

un genre de musique : Le folk japonais

une ville : Plutôt un quartier, celui où j'habite, Shinjuku

une fleur/plante : L'hibiscus

un genre de livre : Un manga

un élément : L'eau

une boisson : Du café

un mot , une expression qui vous ressemble : « Les voies du seigneur sont impénétrables » (ndlr : N'y voir aucun aspect religieux, juste pour souligner le fait que « l'on ne sait pas de quoi demain sera fait »)

 

 

Remerciements à Tetsuya SARUWATARI, aux représentants de VIZ et aux éditions Tonkam pour cette rencontre.

Retrouvez le prochain tome de Free Fight en librairie, à partir du 21 novembre 2012

 

Source: Tonkam

Den d Ice

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