Retour vers le passé : Frankenstein vs Baragon (1965)

 

REALISATEUR

Ishirô Honda

SCENARISTE

Takeshi Kimura, d’après une histoire de Jerry Sohl et Reuben Bercovitch

DISTRIBUTION

Nick Adams, Tadao Takashima, Kumi Mizuno…

INFOS

Long métrage japonais/américain
Genre : fantastique
Titre original : Furankenshutain tai Chitei Kaijū Baragon
Année de production : 1965

Quatre ans avant Frankenstein vs Baragon, la Toho avait déjà eu l’intention d’utiliser la création de Mary Shelley dans une suite au film The Human Vapor de Ishirô Honda. Un traitement était en cours d’écriture avant l’annulation du projet. Au même moment, le légendaire créateur d’effets spéciaux Willis O’Brien (King Kong) démarchait les studios américains sans succès pour vendre sa proposition pour un nouveau long métrage intitulé King Kong vs Frankenstein puis King Kong vs Prometheus (le Prométhée en question étant une version géante de la créature créée à partir de différents animaux). Son partenaire a alors vendu le concept aux japonais de la Toho sans le consulter. Willis O’Brien n’avait pas les moyens d’intenter un procès et après cette sale histoire, il décéda en 1962 des suites d’une attaque cardiaque.

La Toho décida finalement de remplacer le Prométhée par Godzilla histoire d’avoir un long métrage avec le Roi des Monstres dans les salles juste à temps pour fêter les 30 ans du studio. L’idée de Frankenstein n’a toutefois pas été abandonnée. La suite de King Kong contre Godzilla devait être à l’origine Frankenstein vs Godzilla, mais les responsables de la Toho n’ont pas été convaincus par la manière de ramener Godzilla, copiée sur celle du Retour de Godzilla, qui a donc été remplacé par un nouveau kaijuBaragon.

 

 

Le traumatisme de la bombe atomique est au coeur du kaiju eiga, sous-genre du cinéma fantastique peuplée de bébêtes géantes en tout genre, et Frankenstein vs Baragon (aussi connu sous le titre Frankenstein conquiert le monde) intègre dans son scénario le bombardement d’Hiroshima qui survient au moment où des savants expérimentaient sur le coeur immortel de la créature de Frankenstein, sorti d’Allemagne dans les derniers jours du conflit mondial par des officiers nazis. Sous l’effet des radiations, un corps se forme à partir du coeur, un enfant sauvage qui sera découvert 15 ans plus tard par un scientifique américain (Nick Adams, qui sera aussi dans Invasion Planète X) et son assistante japonaise…

Ishirô Honda a tenu à rendre un hommage à ces deux grands classiques du cinéma fantastique américain que sont King Kong et Frankenstein car on retrouve des aspects des deux monstres dans sa version, références aussi bien visuelles (comme le grand front à la Karloff) qu’importantes dans l’histoire (la créature incomprise au parcours tragique). Mais ces bonnes intentions se heurtent à l’interprétation médiocre et nanardesque de Koji Fuhurata en gigantesque Frankenstein adolescent…

 

 

Car le Franky japonais grandit de plus en plus. Comme il n’ y a plus aucune cage qui peut le retenir, celui-ci s’évade pour se réfugier en forêt au moment où une sorte de dinosaure mutant, tellement croquignolet avec sa corne et ses grandes oreilles, sème la destruction. Après quelques longueurs dans l’enquête des protagonistes humains (avec tout de même une idée assez amusante), le film se dirige donc vers l’inévitable affrontement final, quinze bonnes minutes de prises de catch et de piétinement de maquettes orchestrées par le grand spécialiste de l’exercice.

Il existe une fin alternative dans laquelle Frankenstein se bat contre une pieuvre géante (!) sortie de nulle part (surtout vu le lieu de l’action) après son face-à-face avec Baragon. Une scène supplémentaire réclamée par le co-producteur américain qui avait apprécié un moment identique dans King Kong contre Godzilla. Sauf que là, le bonhomme n’a pas vraiment été convaincu par le résultat et ces trois minutes ont été supprimées avant d’être réintégrées dans le DVD sorti dans les années 2000.

Le Doc

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