Retour vers le passé : Invasion Planète X (1965)

 

REALISATEUR

Ishirô Honda

SCENARISTE

Shin’ichi Sekizawa

DISTRIBUTION

Nick Adams, Akira Takarada, Jun Takazi…

INFOS

Long métrage japonais/américain
Genre : aventures/science-fiction
Titre original : Kaijû daisensô
Année de production : 1965

Invasion Planète X (Kaijû daisensô en version originale) est le sixième long métrage de la série Godzilla débutée en 1954 et le cinquième réalisé par Ishirô Honda, le grand spécialiste des kaiju eiga (ou film de monstres au Japon) qui n’avait pas rempilé pour le second volet, Le Retour de Godzilla en 1954. Co-production entre le Japon et l’Amérique, Invasion Planète X finit d’établir Godzilla en tant que force du bien, ce qui avait été amorcé dans le film précédent, Monster of Monsters : King Ghidorah (inédit en V.F.). Pour accentuer cette situation, le costume de Godzilla a fait l’objet de quelques changements pour le rendre moins menaçant.

L’histoire de Invasion Planète X aurait du mettre en scène les quatre monstres de King Ghidorah : le nouveau venu à trois têtes qui donne son titre au film, Godzilla, Rodan et Mothra. Mais des questions de budget ont réduit ce nombre à trois et c’est le papillon géant qui en a fait les frais. Ishirô Honda se plaignait d’ailleurs du manque de moyens alloués alors que les productions s’enchaînaient (trois Godzilla en deux ans) et de l’« abêtissement » progressif des grands monstres pour viser un public de plus en plus familial (il se dit même que la fameuse scène de la ridicule « danse de la victoire » de Godzilla, inspirée par un personnage de manga, n’était pas à son goût).

 

 

Dans Invasion Planète X, les kaiju mettent un peu de temps à apparaître, leur rôle étant de prime abord assez secondaire. L’intrigue se concentre sur la rencontre entre les humains et les habitants de la planète X, des extra-terrestres qui sont obligés de vivre une existence souterraine car ils subissent les assauts de King Ghidorah qui s’imposait comme le grand méchant de la franchise. Les Ixiens proposent alors un marché au deux astronautes (un japonais et un américain joué par Nick Adams, acteur révélé aux côtés de son ami James Dean dans La Fureur de Vivre) venus explorer la Planète X : s’ils les aident à trouver Godzilla et Rodan pour combattre King Ghidorah, ils offriront à l’humanité un remède contre le cancer. Mais sont-ils dignes de confiance ? (je divulgâche un chouïa : non !)

La première partie du métrage est un peu poussive. L’aspect joliment kitsch des Ixiens et de leur technologie est amusant à regarder et à découvrir mais les choses s’éternisent un peu trop avant que leur plan entre dans sa phase finale. Le mélange S.F. « flashy », espionnage et romance a du mal à prendre (les amourettes ne sont pas vraiment intéressantes) et le rythme s’en ressent (même si je n’ai pas vraiment trouvé cela ennuyeux à mourir…juste longuet).

 

 

Et puis tout s’accélère et devient plus divertissant dans la dernière demi-heure, qui voit nos héros s’engager dans le combat contre les Ixiens (avec une résolution qui tient du Mars Attacks avant l’heure) et les trois grands monstres se lancer dans les scènes d’action emblématiques du genre, à base de destructions de maquettes grossières et de délirantes prises de catch.

Si Ishirô Honda est resté fidèle au kaiju eiga (avec La Guerre des Monstres en 1966), il s’est éloigné brièvement de la saga Godzilla pour les deux longs métrages suivants (Ebirah contre Godzilla et La Planète des Monstres réalisés par Jun Fukuda) avant d’y revenir en 1968 avec Les Envahisseurs attaquent.

Le Doc

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