Critique Origin 2

« L'ennemi est-il un robot doté de "sentiments" ? »

C'est avec cette question en tête que nous entrons dans ce deuxième tome d'Origin. Bien sûr, nous élargirons vite le problème en « Les robots peuvent-ils avoir des sentiments » ; questionnement dont les bases s'installeront tout au long du volume...

Après lecture du premier tome, j'étais déjà conquis, tant par ce récit futuriste fascinant, que par le style confiant de l'auteur. Ce volume-ci me conforte dans cet avis, continuant de poser les bases d'un récit qui s'avère long ; une saga en trois temps, comme nous l'explique Boichi dans la préface. Mais pour le moment, attardons-nous sur ces quelques chapitres...

L'histoire reprend directement au milieu du combat entre Origin et ses assaillants : deux robots membres d'une organisation encore mystérieuse. Malgré la situation plus que désespérée, Origin va habilement changer la donne et sortir de cette situation avant que sa batterie ne tombe à plat... Ce combat est palpitant et bien mené en soi, avec sa dose d'adrénaline ; mais c'est la suite qui nous intéresse. Avant de repartir de plus belle dans de nouvelles mésaventures, de retrouver les différents personnages secondaires et de retomber dans une ambiance rythmée ; l'auteur prend quelques pages ou dizaines de pages pour développer son héros et épaissir les mystères qui l'entourent. C'est à la fois reposant et intéressant ; Origin connaît jusqu'ici un bon développement. Son manque certain de personnalité devient finalement son propre trait de caractère, et nous permet de facilement nous attacher à lui...
J'ai également été étonné par un passage illustrant quelques dialogues entre les robots ennemis. Même si d'après eux, ils ne peuvent ressentir d'émotions ; on voit bien qu'ils ont une volonté, et on a finalement l'impression de discerner des sentiments. Leurs visages, représentés expressifs, accentue ce décalage... Si l'organisation dont ils font partie s'apparente à un clan yakuza, les quelques visions que l'on aura d'eux nous feront nous questionner sur la nature de leurs relations. On a encore une fois l'impression qu'ils sont liés par une sorte de fraternité. Leur chef, comme il nous est implicitement présenté, semble même avoir conscience de l'existence de ces liens, et exprime son ressenti... On sera donc tenté de les voir, non pas comme des ennemis, mais comme un groupe de robots, dont les objectifs diffèrent de ceux d'Origin. Du moins, des pistes sont ouvertes...

Au final, ce deuxième tome nous propose encore une fois un bon mélange entre action, drame et humour, tout en gardant une place aux mystères et à la réflexion. Je regrette tout de même quelques maladresses, comme des personnages secondaires pas très sérieux, voire assez ridicules. Le style de Boichi est aussi à double tranchant ; très imposant, très graphique et surtout sans censure, il ne peut plaire à tout le monde. Pour ma part, je suis convaincu. Il reste du chemin à parcourir ; ces deux tomes ne sont pas transcendants, mais ils se lisent bien, posent de bonnes bases et ouvrent de nombreuses portes.

J'ajoute un petit mot pour parler de la préface et des bonus postface. Le mot de l'auteur, sur l'intérieur de la jaquette, nous rélève les ambitions de Boichi quant à Origin. D'abord imaginé comme une œuvre en trois parties, il compte créer un prequel "dans un futur proche", ainsi qu'une "intrigue d'envergure". S'il réalise ce souhait, on peut s'attendre à une longue saga, pour notre plus grand bonheur je l'espère. Enfin, nous avons droit, comme au premier tome, à quatre pages sur l'univers SF d'Origin. Des bonus anecdotiques mais intéressants, qui prouvent l'intérêt que porte l'auteur à son titre, et la réflexion qu'il y investit. C'est appréciable.

P'tit Citron

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