Critique Batman & the justice League 1

Ce que j’adore avec mes 3 chats, c’est qu’ils sont complètement différents. L’un est câlin mais rebelle, une autre est gentille mais un peu distante et la dernière est un peu folle. Bref, ça varie les plaisirs, au point qu’on ne s’ennuie jamais avec ce trio.

C’est un peu la même chose avec la BD, j’ai les comics, les mangas et par moment, la franco belge aux styles très différents. Et il semble que DC Comics commence à saisir ces différences en faisant des excursions dans l’univers de la Franco-belge avec le Batman de Marini et dans les mangas avec ce nouveau “Batman et la Justice League” confié à Shiori Teshirogi que nous connaissons déjà .


Le choix est pour le coup assez étonnant à mes yeux. J’aurais d’avantage confié un tel projet à Yusuke Murata, plus à l’aise dans le genre super héros iconique là où l’artiste désignée nous a plus habitué avec des personnages aux designs androgynes qui conviennent bien aux chevaliers du zodiaque. Est-ce de même pour les héros de DC ? C’est ce qu’on va voir ici.


Mais avant, parlons du scénario, Rui, un jeune japonais, se rend à Gotham City suite à la disparition de ses parents dans la ville de Batman. Au même instant, Batman affronte le Joker qui a un plan maléfique qui passe par une mystérieuse femme qu’il semble avoir emprisonné dans de l’eau (et ce n’est pas Saori) et les fameuses “Ley lines” - ou alignement de sites - qui réservent un mauvais sort à la ville. Bref, tout ce remue ménage va très vite se révéler lié et s’aggravera au point de devoir faire appel à la plus grande équipe de super héros chez DC Comics : la Justice League.

Appliquer la formule shonen à l’univers de DC Comics n’est pas forcément une mauvaise idée, mais cette dernière n’est que trop mal exécutée sur cette série. Pour rendre cet univers plus abordable aux jeunes lecteurs, le choix a été fait de nous faire vivre l’aventure à travers le jeune Rui, jeune garçon dans la plus pure tradition du genre, candide, gentillet mais avec des talents cachés assez pratiques. C’est avec lui et Batman que le lecteur va découvrir ce petit univers. Le problème, à mes yeux, est de lire un scénario beaucoup trop aseptisé qui finit par trahir le propre de certains personnages au profit du genre shonen, comme ce premier affrontement entre Batman et Joker, où le chevalier noir se préoccupe plus de l’ennemi que de la femme emprisonnée dans une cellule d’eau derrière sa némésis…

Le souci, derrière cet exercice de style, est que je doute du potentiel de cette série à amener le lecteur manga à se passionner pour l’univers DC tant celui-ci paraît simpliste à travers cette saga, voir ridicule par moment…

Mais le vrai souci reste le graphisme de cette série. J’aime le travail de Shiori Teshirogi sur Saint Seiya (certaines scènes rappellent d’ailleurs furieusement son ancienne série), mais je la trouve hors sujet dans un tel univers. Elle est loin d’avoir cette science de la mise en scène iconique que je trouve tellement importante pour un tel univers et sa représentation des combats manque de lisibilité... Pour couronner le tout, le chara design de ces personnages, un brin androgyne, manque de charisme et certains sont franchement ratés comme ce joker malaisant même si je trouve sa Wonder Woman très réussie… Mais elle n'apparait qu'une fois...

Blackiruah

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