Critique Fûka 1

Annoncée comme une série rafraîchissante, mêlant musique et romance, Fûka est la suite directe du manga « Suzuka », terminé en 18 tomes depuis 2010 en France. Dans celui-ci, nous suivions l'histoire de Suzuka et Yamato, qui, à la fin du manga, venaient d'avoir leur premier enfant : Fûka. Cette suite directe est donc l'histoire de celle-ci, qui suit sa propre voie malgré le parcours professionnel de ses parents.

La base scénaristique est assez simple, on suit l'évolution d'une héroïne qui cherche son but et qui rencontre un jeune garçon renfermé sur lui-même qui est fasciné par sa personnalité. La première partie du tome sert d'ailleurs à présenter brièvement les personnages, de façon à bien situer l'histoire et permettre une certaine crédibilité dans la tournure des événements. Même si, je dois l'avouer, au début du tome il m'était difficile de bien cerner la situation et le but du manga. Les dialogues vont à l'essentiel et sont assez classiques, les personnages ont des réactions prévisibles et un peu « gnangnan »... Mais au final, ce fut très bref et le développement de l'intrigue principale m'a surpris de multiples façons.

Tout d'abord, je trouve ce titre plutôt poétique. D'une part dans la structure scénaristique, mais d'autre part dans le choix des planches. La disposition des éléments, la taille des cases, les plans assez imposants permettent une certaine immersion et subliment les sentiments des personnages. De cette façon, le manque cruel d'arrière-plans est tout à fait comblé. En plus, la personnalité de Fûka semble bien plus complexe qu'au premier abord. Elle semble cacher un certain vide dans son cœur qui ne demande qu'à être rempli, pour qu'elle puisse s'épanouir et s'envoler, tel un oiseau totalement libre. Et pour cela, sa rencontre avec Yû, le protagoniste masculin, va considérablement changer sa vie.

L'auteure met beaucoup en avant le fait que Yû aura une très grande importance dans le développement personnel de Fûka. Mais en se plaçant du point de vue de celui-ci, on comprend très facilement que l'inverse sera tout aussi vrai, si ce n'est plus. Yû est l'asocial qui passe son temps sur les réseaux sociaux, qui n'a pas ou peu d'amis dans la vraie vie et qui préfère éviter la réalité plutôt que l'affronter. C'est en partie pour ça qu'il va développer une certaine fascination pour Fûka. Tout a l'air facile pour elle, qui a sans cesse la joie de vivre et des amis avec qui passer du temps. Mais au fur et à mesure, il va comprendre à quel point tout cela est une façade. Dès lors, il prendra conscience de son rôle dans sa vie et s'attachera d'autant plus à elle. Il voudra prendre exemple sur elle, dans une certaine mesure et ainsi, sortir de sa « bulle » pour apercevoir la réelle beauté du monde.

De ce fait, on a un fond qui, à l'origine, semblait très simple mais qui, au final, s'avère beaucoup plus intéressant que je le pensais. Également, l'intrigue ne se concentre pas uniquement sur Yû et Fûka.

Tama, une amie d'enfance de Yû, devenue chanteuse, est secrètement amoureuse de lui. Pour l'instant, sa personnalité n'est pas énormément développée, mais je pense qu'il existera une certaine opposition entre elle et Fûka. Le but de Fûka, énoncé à la fin de ce tome, s'oppose directement à celui de Tama. Ce qui me pousse à penser que le manga, au bout d'un certain temps, prendra une autre tournure et alimentera l'intrigue.

Avec plus de 15 tomes sortis au Japon, j'ai hâte de découvrir comment l'histoire évolue et si j'ai raison de fonder des espoirs en cette série.

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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