Critique Perfect World 1

J'attendais avec impatience de lire ce nouveau manga. Et pour tout vous dire, je suis à la fois ravie... et déçue. Bizarre, me direz-vous. Pourtant, ce sont bien ces impressions contraires que j'ai ressenti à la lecture de ce premier tome.

Je suis ravie car Rie Aruga propose un shôjo qui sort résolument des sentiers battus. L'auteure nous montre que le genre du shôjo ne se limite pas seulement aux intrigues où une timide jeune fille attire l'attention du bad boy du lycée et parvient à gagner son cœur, pour ne citer que cet exemple... Je n'ai rien contre ce type d'intrigue, j'apprécie même en lire parfois. C'est juste que je trouve dommage que l'offre shôjo exploite à outrance ces intrigues, les vidant ainsi de toutes substances émotionnelle et créative.

En abordant ici le sujet délicat du handicap, c'est un peu comme si elle tirait un trait sur certains codes (clichés?) du genre. Bien sûr, la romance reste au cœur du manga mais elle est contre balancée par la réflexion autour du handicap et le regard que la société porte sur lui. Un regard souvent cruel que l'auteure aborde pour l'instant discrètement dans ce premier tome.

Passons maintenant à ce qui m'a déçue : l'intrigue. Ou plutôt, la manière dont l'auteure conduit son intrigue. Tout va trop vite dans ce premier tome. On a l'impression que l'auteure cherche à expédier le plus vite possible les présentations de personnages etc. pour passer directement à la romance et les obstacles que vont sûrement rencontrer le couple.

Pourquoi ? Pourquoi ne pas laisser le temps à ses personnages de se rencontrer, de renouer les liens PUIS de les faire "succomber" l'un à l'autre ? Quel dommage que l'auteure ne laisse pas mûrir leur relation plus longtemps... Personnellement, j'apprécie énormément la phase où les deux personnages principaux se tournent autour, tombent sous le charme l'un de l'autre sans se l'avouer. J'apprécie peut-être même plus ces moments que les scènes où le couple coule enfin des jours heureux. Ne dit-on pas, "L'important ce n'est pas la destination mais le voyage"?

Ici, Tsugumi Kawana et Itsuki Ayukama se retrouvent à peine et ils sont quasiment déjà en couple à la fin du tome... C'est non seulement décevant mais en plus, cela ne fait pas très crédible. Il aurait été par exemple intéressant que Tsugumi n'apprenne pas tout de suite le handicap d'Itsuki. L'auteure aurait pu trouver un moyen de les faire se croiser à plusieurs reprises avant que Tsugumi ne se rende compte du handicap de son ami. Cela aurait rendu l'émotion du moment plus forte et aurait entretenu un certain "suspense" pour nous, lecteurs : quand va-t-elle s'en rendre compte? Comment va-t-elle réagir ? etc. Bref, l'intrigue aurait méritée d'être un peu moins bâclée...


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