Critique Kiss him, not me 8

Grand fan des œuvres Yaoi de Junko, notamment « Under the umbrella with you », je me suis jeté sur son premier Shôjo édité en France « Kiss him, not me ! » et je dois dire que sur certains aspects, c'est un manga très classique et prévisible, ce qui retire de l'intérêt à la série.

Nanashima, en embrassant Kae, va s'attirer les foudres de la demoiselle, ainsi que de ses rivaux. Mais cette situation est très vite balayée, le père de Kae apparaît pour la première fois depuis le début de l'histoire et il est bien décidé à analyser ceux qui convoitent Kae afin de voir si l'un d'eux mérite l'amour de sa fille. Cependant, c'est une scène très typique dans les shôjo et on sait déjà comment ça va se terminer, ce qui en enlève tout l'intérêt de l'action. C'est le problème des Shôjo qui tentent de toujours rester dans le « Happy end », puisqu'on sait que dans tous les cas, les obstacles ne sont là que pour « alimenter » l'intrigue, qui de base est dépourvue d'intérêt. De plus, au bout du huitième tome, Kae ne semble toujours pas avoir de préférences, et j'avoue que le fait de faire autant traîner en longueur me déplaît. Car certes, l'auteure prend le temps de développer son « histoire » mais quand celle-ci dès le départ n'a pas énormément de potentiel, le fait de repousser sans cesse la décision de Kae finit par lasser. Je ne dis pas qu'elle devrait faire son choix directement, mais au moins qu'on sente qu'elle penche plus vers l'un des protagonistes masculins, pour susciter un petit peu d'intérêt chez le lecteur.

Car on sent totalement que les scènes clichées sont faites pour combler le manque d'intrigue, car autant le dire, ça n'avance pas. À la rigueur, les garçons prennent un peu plus conscience de leurs sentiments, mais en dehors de ça, c'est plat, vide, sans intérêt. Il y a bien eu quelques tomes au-dessus, grâce à l'aspect comique notamment, mais au bout d'un certain temps, ce n'est plus suffisant. C'est assez étrange car Junko a l'habitude de faire des histoires bien plus profondes que cela, avec une réelle morale. Et le fait de sortir un Shôjo tel que celui-ci, prouve que les oeuvres commerciales ont bien plus de succès, puisqu'elle a décidé de tomber dans la facilité.

C'est dommage car même si la situation inititale était peu crédible, on s'attachait aux personnages et j'aimais plutôt suivre leurs "aventures". Et Junko aurait pu en faire quelque chose de bien, avec un véritable fond qui n'est malheureusement pas suffisamment présent pour que la série se démarque.

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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