Critique In Love with my teacher 1

On ne présente plus Saki Aikawa, auteure prolifique et phare des éditions soleil. Appréciant ses histoires d’amour malgré un certain classicisme et sa capacité à dessiner de beaux garçons, je suis toujours ravie de lire une de ses œuvres. Elle revient cette fois-ci avec un recueil d’histoires. N’étant pas fan à la base de ce genre de format, j’espère être agréablement surprise.

Nozomi a menti sur son âge pour décrocher un petit job, mais très vite, son professeur principal Monsieur Sawamura, découvre la vérité́ ! Contre toute attente, il va garder le secret de la jeune fille pour lui. Une relation particulière se met alors en place entre le professeur et son élève. Quand ils sont ensemble, le cœur de Nozomi se sert. Serait-ce de l’amour ? Pourquoi est-il si gentil avec elle, est-ce uniquement parce qu’elle est son élève ? Voici une compilation d’œuvres qui résonnent en chacun de nous !

Ce recueil se compose de 5 courtes histoires mettant en scène des relations amoureuse compliquées. Avec un nombre aussi conséquent, il sera difficile pour l’auteure de développer ses intrigues ou ses personnages. Malheureusement, cette impression se confirmera au fil de la lecture. Pour plus de facilité, je donnerai mon avis sur chacune d’entre elles.

“In love with my teacher”

La relation entre un professeur et une élève est un fantasme souvent mis en scène et le monde du shojo n’échappe pas à la règle (living in a happy world, be loved, romantic obsession). On attend forcément de la part de l’auteure qu’elle aborde les questions délicates que soulèvent ce genre de relation afin d’un tant soit peu nous captiver. Malheureusement, cela ne sera pas le cas ici et le sujet est traité de façon superficiel avec une évolution rapide et banale des sentiments. Rien d’intéressant donc sauf que le récit est joliment dessiné. Difficile de faire mieux en à peine une trentaine de page.

“Caprices et comédie”

Dans cette seconde histoire, l’auteure aborde de façon très mignonne les caprices et doutes d’une petite amie envahissante et éperdument amoureuse du beau gosse de lycée. Légèrement moins cliché, l’héroïne un peu casse pied et doté d’un caractère bien trempé est plutôt agréable à suivre surtout dans sa façon d’attirer l’attention de son petit ami. Leurs petites chamailleries sont marrantes avec une petite remise en question à la clé. Sympathique mais sans plus. Par contre, on pourra observer les immenses progrès fait par l’artiste en matière de graphisme.

“Flower of love”

L’auteure a sans doute voulu faire dans l’originalité mais le résultat est vraiment tiré par les cheveux et de bien mauvais goût. Le récit est en plus bourré de scènes clichées avec l’habituelle jalousie de la rivale qui engagent des sales types pour nuire à l’héroïne, le héros qui sauve la belle et le happy-end bien larmoyant. Bref peu crédible, l’auteure le reconnait d’ailleurs elle-même. Seul le trait actuel de la mangaka est appréciable.

“Hierarchic revolution”

L’auteure enchaine avec une histoire d’amitié qui se transforme en amour. Malgré un point départ qui sent un peu le réchauffé avec une héroïne au caractère bien trempé qui protège son ami subissant des brimades à cause de son physique frêle, l’envie du jeune homme d’inverser la tendance se révèle assez touchante. Cette histoire est née de l’envie de l’auteure de travestir l’un de ses personnages mais reste ma préférée malgré sa simplicité avec une vraie évolution dans les relations.

“Demande pressante”

Meilleure idée de départ de ce recueil, cette dernière histoire mettra en scène les sentiments d’un jeune homme épris d’une fille plus âgée que lui. Même si le déroulement reste très classique, l’héroïne a une façon plutôt de drôle de repousser son jeune prétendant. C’est du déjà vu au niveau du petit défi lancé mais l’ensemble reste mignon.

Un petit mot sur les graphismes, il sera très agréable de constater les progrès de l’artiste en matière de graphisme à défaut d’originalité dans les récits. Auparavant plus conventionnel et souffrant de quelques problèmes de proportions, elle est parvenue à trouver sa propre marque de fabrique à travers un trait beaucoup plus fin, assuré et détaillé. La mise en scène est également mieux réussie surtout au niveau des expressions qui rendent les dessins plus vivants et plus agréables à regarder.