Retour vers le passé : North Star - La Légende de Ken le Survivant (1995)

 

REALISATEUR

Tony Randel

SCENARISTES

Tony Randel et Peter Akins, d'après le manga de Buronson et Tetsuo Hara

DISTRIBUTION

Gary Daniels, Costas Mandylor, Chris Penn, Isako Washio, Clint Howard, Malcolm McDowell...

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/science-fiction
Titre original : Fist of the North Star
Année de production : 1995



Ken, survivant de l'enfer...

Dans le nanar post-apocalyptique, l'enfer se résume le plus souvent à une carrière désertique (comme dans la plupart des sous-Mad Max italiens) ou à trois/quatre décors en tôle assemblés à la va-vite dans un entrepôt loué pour une poignée de dollars. North Star, la légende de Ken le Survivant n'y échappe pas : les rescapés de la guerre nucléaire (grosso modo une vingtaine de figurants) survivent tant bien que mal dans des villages délabrés, récoltant l'eau nécessaire à leur survie et tentant difficilement de se protéger des pluies acides et des attaques des hommes du tyran Shin.

Dans sa tour d'ivoire à l'architecture stalinienne (dont on ne voit en tout et pour tout qu'une seule pièce), Lord Shin philosophe en tatannant des mecs torses nus et en torturant mentalement son seul amour, la belle Julia, qu'il a piquée à Kenshiro, le chevalier de Vega, qu'il a laissé pour mort...

...mais après des années d'errance, Kenshiro est de retour...bref, Shin est déjà mort, mais il ne le sait pas encore...

 

 

Ken, souvent croise le fer...

Le rôle-titre a été confié au britannique Gary Daniels, ancien kickboxer devenu comédien (même si c'est un bien grand mot dans son cas) à la fin des années 80. Il enquille les navets d'action directement destinés au marché de la VHS et affronte notamment Jackie Chan dans Nicky Larson, l'adaptation du manga City Hunter. Fringué en Mad Max du pauvre, il se balade pendant tout le film avec la même expression faciale aux grands yeux bleus vides et écarquillés (j'exagère à peine...jetez donc un oeil aux photos qui illustrent ce billet) et a l'air constipé quand on lui demande de jouer le mec torturé. 

Ken, dans le chaos des esprits...

Il est un peu plus crédible niveau baston...mais elles sont dans l'ensemble mollassonnes et mal chorégraphiées. Le réalisateur Tony Randel (le bon Hellraiser II, le sympathique nanar Ticks et ses monstrueux parasites...mais aussi le nullissime Amityville 1993) tente de coller (avec les moyens du bord) aux visuels du manga de Buronson et Tetsuo Hara et du dessin animé bien connu, mais ce qui fonctionne sur certains supports n'a pas toujours le même impact sur écran...ainsi la prise fatale de Ken, la pression répétée des points vitaux qui font imploser son adversaire, est ici réduite à un sommet de comique involontaire...



Ken, contre les fous les bandits...

Qui dit post-nuke, dit défilé de vétérans de série B. Jackal, le bras droit de Shin, est incarné par le regretté Chris Penn (le frère de Sean), qu'on pouvait retrouver aussi bien chez Tarantino (Reservoir DogsTrue Romance), Clint Eastwood (Pale Rider) et Robert Altman (Short Cuts - Les Américains) que dans des comédies familiales (Beethoven 2) ou des grosses bisseries (Best of the Best 1 et 2, Future Kick). Ici, il cabotine comme un sagouin, la tête entourée de lanières de cuir pour éviter qu'elle explose suite à la fameuse prise de Ken. 

Sous ses ordres, on retrouve, entre autres, cette sacrée tronche de Clint Howard (frère de Ron) et Paolo Tocha, ninja dans les séries Z de Godfrey Ho, en sbire au visage défiguré par les radiations. 
Du côté des gentils, Melvin Van Peebles a l'air de s'ennuyer sévère et Dante Basco, futur Rufio dans le Hook de Spielberg, écope (comme dans Hook d'ailleurs) du rôle de l'ado énervant.



Héros du futur, il fait respecter la loi
Il est l'héritier des plus grands maîtres chinois...


Et le grand maître en question est Ryuken, son paternel occis au début du film par Shin et campé par ce bon vieux Malcolm McDowell venu, comme souvent, cachetonner le temps de deux scènes, dont une croquignolette et ridicule apparition ectoplasmique...

Il n'a qu'un seul but, il n'a qu'un seul idéal
Combattre et détruire les Forces du Mal...


Forces du mal représentées par Lord Shin (qui évoque paraît-il le personnage de Raoh...Raoul dans la V.F. du dessin animé...mais j'avoue que je ne connais pas le manga et que mes souvenirs de l'anime remontent au Club Dorothée), campé par le bellâtre Costas Mandylor, qui rivalise avec Gary Daniels dans la catégorie "jeu mono-expressif"...et aussi pour l'Oscar de la plus belle coupe mulet...



C'est avec Julia sa fidèle compagne
Qu'il fait régner la loi dans les villes et campagnes...


Rare présence asiatique au générique, Julia est jouée par la jolie (et monolithique...à croire que le trio vedette s'est donné le mot) Isako Washio, dont la courte carrière est restée confinée à son Japon natal, à l'exception bien évidemment de Ken le Survivant.

De la bombe atomique, il est le survivant
Utilise sa force contre tous les méchants


Pour résumer, les acteurs sont pourris (mais au moins les seconds couteaux sont là pour assurer le spectacle) et à l'étroit dans des décors prêts à s'effondrer si on leur souffle dessus et le métrage a l'air d'avoir été tourné pour 2,5 dollars (alors qu'il a coûté 2,5 millions). 
Le nanar post-apo dans toute sa splendeur fauchée...

Ken !!!

ATATATATATATATA !!!!

Le Doc

Commentaires (3)
  • Photonik
    Photonik
    Membre

    Egalement fan de l'anime dans ma prime jeunesse, je n'ai jamais osé franchir le pas de cette adaptation live qui puait des pieds dès sa sortie. Paradoxalement, ton post me donne une furieuse envie de combler cette "lacune". :wink:

  • Le Doc
    Le Doc
    Membre

    [quote:lfao0fdw]Non ! Les seconds Hokuto ! [/quote:lfao0fdw] ...à viande... :mrgreen:

  • Jack!
    Jack!
    Membre

    Oh le fou. Même moi qui adorait [b:3vies3wb]Ken le Survivant[/b:3vies3wb] quand j'étais plus jeune (Hokuto de cuisine !), je n'ai jamais osé regarder le narnar américain jusqu’au bout. [quote="Le Doc":3vies3wb]Dans sa tour d'ivoire à l'architecture stalinienne (dont on ne voit en tout et pour tout qu'une seule pièce), Lord Shin philosophe en tatannant des mecs torses nus et en torturant mentalement son seul amour, la belle Julia, qu'il a piquée à Kenshiro, le chevalier de Vega, qu'il a laissé pour mort... ...mais après des années d'errance, Kenshiro est de retour...bref, Shin est déjà mort, mais il ne le sait pas encore...[/quote:3vies3wb] Cela dit, c'est un résumé plutôt fidèle. :mrgreen: [quote:3vies3wb](mais au moins les seconds couteaux sont là pour assurer le spectacle)[/quote:3vies3wb] Non ! Les seconds Hokuto !