Critique Manga Le Faucon Solitaire

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Le Faucon Solitaire

par P'tit Citron le mer. 8 août 2018 Staff

Le Faucon Solitaire est la troisième œuvre de Chihaya Kuroiwa que nous pouvons découvrir en France chez Boy's Love IDP. Cette fois-ci dans la collection Hana de l'éditeur, l'autrice nous offre un récit sensuel et érotique nous contant un amour retrouvé...

[Synopsis de l'éditeur]
Lorsque Hotaka, son cadet au lycée, lui a déclaré ses sentiments à l'époque où ils étaient élèves, Yûsei s'est senti tellement embarrassé qu'il a immédiatement refusé. Encore maintenant, il regrette de s'être montré aussi brusque, surtout envers Hotaka, qu'il appréciait plus que n'importe qui.
Mais lorsqu'ils se rencontrent à nouveau, quelques années plus tard, les choses ont bien changé, et Hotaka n'a aucun scrupule à séduire Yûsei alors que celui-ci est saoul...

Après lecture, je suis resté perplexe. L'œuvre se lit bien et, dans l'ensemble est assez sympathique. Malheureusement, elle souffre d'une peut-être trop grande simplicité, et surtout d'une homophobie banalisée, trop présente. En effet, Yûsei est un hétéro plein de préjugés sur les personnes homosexuelles, qui sera même parfois très violent dans ses propos. J'ai trouvé cela assez dérangeant ; et même si l'autrice ne mise pas sur la complexité de son titre, mais plutôt sur la simplicité d'une relation érotique, j'aurais aimé ne pas ressentir cette gêne injustifiée...

Pour rester sur le fond, il y a une chose que j'ai trouvée intéressante : c'est le changement de point de vue, qui opère au milieu du tome. En effet, alors que nous suivons Yûsei pendant la première moitié du récit, nous découvrons le point de vue de Hotaka lors de la seconde. Cela nous permet de mieux cerner sa personnalité et ses pensées, ce qui, sans tout vous raconter, est indispensable pour la suite de l'histoire. J'ai trouvé cela intéressant et inattendu.

La forme, quant à elle, est assez classique mais maîtrisée. Le développement au fur et à mesure des chapitres est visible ; un rythme s'installe et on ne s'ennuie pas. Le beau trait de l'autrice, séduisant, est très esthétique et particulièrement efficace lors des scènes explicites. Celles-ci, d'ailleurs, sont assez brusquement amenées, mais plutôt réussies et agréables. Sans être exceptionnelles, elles raviront les amateurs.

Ce one-shot a donc de bons, comme de mauvais côtés. Si vous aimez les romances simples avec beaucoup d'érotisme, et qu'un peu de préjugés/homophobie banalisée ne vous fait pas peur, alors foncez ! Si au contraire, vous préférez les récits doux et/ou complexes, avec un/des amour(s) profond(s), développé(s) et réaliste(s), alors passez votre chemin.

En bref

Derrière cette belle et sexy couverture se trouve un récit tout aussi érotique et assumé. Les magnifiques illustrations de l'autrice vont de pair avec cet aspect de l’œuvre. Mais au-delà de ça, celle-ci souffre de quelques lacunes, telle qu'une homophobie banalisée, trop présente. Ce one-shot a donc de bons, comme de mauvais côtés. Si vous aimez les histoires simples avec beaucoup d'érotisme, alors allez y jeter un œil ! Sinon, dirigez-vous peut-être vers d'autres titres, plus doux ou plus complexes. ;)

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Le Faucon Solitaire
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Commentaires sur cette critique (7)
  • Pourquoi je devrais mâcher mes mots ?! Quand c'est nul c'est nul !
    Je ne suis pas friande des OS qui niveau construction des sentiments ou réalisme sont majoritairement à côté de la plaque. J'ai d'ailleurs quasi tout revendu. Et y'en a plein que j'arrive pas à vendre, ça montre à quel point ces livres sont boudés par le public. Après on a quasi que cela en France, donc difficile de passer à côté.
    Depuis juillet ? bah tu sais quoi on en reparle dans un an, quand tu ne sauras plus quoi faire de tes tomes dont tu auras trouvés la lecture bien ennuyeuse. J'affirme que toutes les bonnes licences sont annoncées pour la JE chez IDP, après forcément si y'a des suites ou de nouveaux titres d'un même auteur apprécié alors on a droit à quelques bonnes sorties le reste de l'année. Mais, c'est très limité finalement.

    Tu n'as donc pas connu non plus les tous premiers yaois chez Tonkam et Panini, bien dommage tu comprendrais de quoi je veux parler.

    Après chacun ses goûts mais personnellement j'en viens très souvent à regretter l'époque du scantrad qui était la seule source pour le lecteur de Yaoi en France car les titres choisis par les teams étaient de qualité, chaque team avait sa personnalité et donc ses préférences. Oh et y'avait pas de fautes d'orthographe.
    Quand je vois l'engouement autour de l'omegaverse, franchement j'ai envie de vomir. Tout en pensant que le pire est devant nous. Les éditeurs et les "nouveaux" lecteurs dont l'âge est plus proche des 12/13 ans que des +18 ont réussi à me dégoûter de cette passion. De temps en temps je replonge car je ressens un manque mais malheureusement 70% des titres que j'essaie sont à jeter. Heureusement, dans les 30% restant je prends du plaisir.



  • Tu ne mâches pas tes mots. '-'
    Je ne reçois l'abonnement Hana que depuis juillet, donc avant cela, je choisissais mes achats. Toujours est-il qu'il y a de nombreux one shot que j'ai adoré, bien plus que des séries. Je ne pense pas que ce soit un critère de qualité. ^^
    Je ne suis pas d'accord non plus lorsque tu dis que les meilleures sorties sont pour la JE. Je trouve personnellement des bonnes sorties comme des moins bonnes à chaque fois.
    Concernant l'Omegaverse cependant, je ne peux pas te contredire. :x

    Pour Taifu comme pour le marché étranger, je ne peux pas donner d'avis, sachant que je ne suis pas assez renseigné. Je n'ai pas connu les anciennes parutions de Taifu, et je ne connais pas les catalogues étrangers...

  • Justement Yusei a l'esprit bourré de clichés, comme la majorité des gens de cette planète hélas, et l'unique homo qui décide de lui mettre le grappin dessus est sacrément dérangé et n'aide donc pas à faire tomber ces fameux clichés.

    Pour IDP, je les suis depuis leur début et les promesses de beaux titres et longs titres a vite laissé sa place aux OS de ce genre. Sur une année y'a que lors de la Japan Expo que de nouvelles bonnes licences tombent, le reste de l'année sur les 10 tomes tous les deux mois, y'a grand max 2/3 séries qui se valent. Le pire étant l'Omegaverse.

    Concernant Taifu, au tout début de leur création, les licences étaient plutôt sympa, puis c'est tombé dans le cliché. Dernièrement ils tentent de relever le niveau, heureusement mais comme j'ai pu le souligner vite fait dans mon précédent comm, on est clairement PAS gâté en france. Les titres de qualité sont passés aux oubliettes. Au profit de trucs bas de gamme digne des pires shojo, sauf qu'on y ajoute du sexe entre mecs souvent sans queue ni tête.

    Sinon la couv du faucon solitaire vendait un truc sexy, je pense que c'est comme ça qu'on voyait la chose avec Charlie One. De temps un temps un PWP sexy surmonté d'un peu d'humour est très plaisant mais ce titre clairement n'a rien de tout cela. Perso je n'ai même pas trouvé les dessins bons, juste copiés/collés de la majorité des autres titres.

  • Ce n'est pas tant la réaction de Yusei lorsqu'il était au lycée, que les nombreuses remarques du genre "C'est ce que pensent les homos ?", qui m'ont agacées. Par contre effectivement, je n'en ai pas parlé mais Hotaka peut être flippant et assez dérangé.

    La couverture ne vendait pas grand chose, si ce n'est la qualité des dessins, qui reste au rendez-vous.

    Enfin, je n'ai pas tout lu du catalogue IDP, mais je n'ai pas l'impression qu'ils éditent plus d’œuvres "bateau" qu'un autre. Et si c'est le cas, il faut dire qu'ils sortent 10 tomes tous les deux mois, par rapport à Taifu qui en sort 4-6.

  • [Commentaire avec SPOIL]

    Je ne dirais pas que Yusei est homophobe. Il était au lycée quand des rumeurs infondées ont commencé à se répandre à son sujet. Sa réaction extrême est dû au regard des autres et son incapacité à y faire face. D'ailleurs, il le dit lui-même au milieu, il a été bête et a toujours regretté ses mots. J'ai bien aimé ce personnage même si j'ai trouvé comme dans beaucoup d'OS, son revirement bien trop rapide.
    Non, celui à qui j'ai eu envie de tordre le cou c'est Hotaka qui va jusqu'à "forcer" un mec qui lui a mis un méchant râteau 10 ans plus tôt. (ça reste un viol) De plus, son caractère est flippant, comme quand il se laisse toucher par un parfait inconnu dans le train juste parce que ça lui fait du bien. Honnêtement, comment en vouloir à Yûsei d'assimiler les clichés idiots entendus partout à tous les homos puisque deux homos, dont son boss, se jouent royalement de lui.
    je dis 50/50.

    Je vous rejoins cependant sur le côté très plat des scènes de sexe mais forcément quand un auteur se contente de copier/coller ce qui a été déjà maintes fois dessinés, ça devient lassant. Voire un peu pathétique. On voit d'avance la case suivante, aucune originalité. Limite on aurait pu s'en passer et laisser ces pages pour enrichir le développement des sentiments des deux héros. Surtout que bon le résumé en lui-même n'amenait rien de nouveau.

    Cela se lit oui, c'est pas un mauvais moment à passer mais à conseiller qu'aux nouveaux lecteurs de Yaoi, les autres se diront simplement: "mouais bof, déjà-vu et revu".

    Comme le dit Charlie-One: la couv vendait plus de rêve que le contenu. Dommage. Mais, je commence à avoir l'habitude avec les licences Fr et surtout IDP.

  • C'est ce que j'appelle l'homophobie banalisée ; le terme est peut-être un peu fort, mais c'est plus ou moins ça... Comme tu dis, c'est plat ; le scénario est vide, et les personnages sont banals sinon exaspérants... Mais j'ai quand même réussi à sourire quelques fois, et dans l'ensemble, c'était divertissant. C'est donc loin d'être ma meilleure lecture BL, mais ce n'est pas ma pire non plus. ^^

  • Bof, bof, beaucoup de clichés et préjugés sur l'homosexualité comme le mentionne la critique. J'irai pas jusqu'à qualifier ça d'homophobie, même banalisée. Il n'y a pas de malveillance envers Hotaka et comme pour tous les préjugés, c'est avant tout une ignorance qui rend extrêmement bête. Yûsei est un "hétéro" comme il en pullule un peu partout dans le yaoi. A part me faire intensément lever les yeux aux ciel, j'en retiens pas grand chose. La mangaka dit avoir voulu jouer à fond la carte de l'érotisme mais c'est plat à souhait (et pourtant, non censuré !). La faute à des scènes mal amenées et des dialogues vraiment nuls . Une fois n'est pas coutume, c'est écrit à la truelle. C'est dommage car la jaquette me vendait du rêve. A lire pour passer le temps et encore !

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