Critique Manga Après la pluie #4

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Après la pluie

par KssioP le mar. 13 mars 2018 Staff

Après la Pluie continue son petit bonhomme de chemin. On avait quitté Akira trempée devant la porte de Masami, on la retrouve trempée à la table de Masami. L’orage gronde à l’extérieur, les éclairs inondent la pièce de lumière par à-coups, rendant ce tête-à-tête imprévu, intime, presque romantique. Toutefois, la distance qui les sépare n’évolue pas, je dirais même que Masami marque d’un pas plus convaincant son rôle d’homme avenant mais pas du tout intéressé par une relation d’amour avec son employée. Un geste de protection naturelle, un geste de soutien physique et moral chamboule à la fin notre touchante demoiselle. Ses sens entrent en ébullition, son esprit déjà entrevoit quelque chose de plus fort et tangible sauf que l’affirmation du destiné fissure son rêve.


« Une Accolade entre amis »


L’amitié n’est pas le souhait d’Akira et si elle considère ce statut officiel de leur relation comme un échec, son corps fiévreux rendu malade par l’intempérie, se laisse tomber dans la sensualité. Seule dans son lit, elle s’émoustille, tremble et sue à grande eau. Jun Mayuzuki semble apprécier dénuder de façon imaginaire son héroïne, se rappeler à notre bon souvenir que ses hormones ont juste 18 ans. C’est coquin et tout à fait charmant.


Ensuite, Akira est un peu déprimée, mais en conseillant de manière très optimiste sa collègue Nishida qui avoue embarrassée trouver Yoshizawa séduisant, elle se redonne du courage et continue de harceler gentiment son patron.


De son côté, Masami déjeune avec Chihiro, or à notre grand étonnement et soulagement peut-être aussi, c’est un homme qui l’accueille. Ainsi donc, ce qui tracasse notre quarantenaire, c’est une vieille amitié un peu amère. On comprend d’autre part que c’est au contact d’Akira que ces souvenirs pas désagréables ressurgissent. Un miroir en quelque sorte entre deux vies. L’un plus âgé qui a déjà vécu ses années d’insouciance et de rêves, qui a peut-être manqué l’opportunité qui se présentait à lui, et l’autre, une fleur à peine éclose qui ressent la beauté des premières fois.


Pourtant, Akira se voit plus adulte que les gens de son âge et réciproquement ses amis d’autrefois paraissent distancés à côté d’elle. A un moment, elle rencontre son père mais l’autrice délibérément cadre mal son visage, nous empêchant ainsi de voir à quoi il ressemble. Une manière détournée d’interdire au lecteur la comparaison entre lui et Masami ? conjectures et interprétations résonnent dans notre esprit.


L’histoire avance lentement, on ne sait plus quoi penser du sujet réel voulu par l’autrice. Une histoire d’amour entre deux êtres qui ne sont pas du tout du même âge ou une simple nostalgie constante entre générations ? J’espère la première option car je serais déçue d’autre chose.

En bref

On prend toujours un vrai plaisir à tourner les pages d’Après La pluie. Akira est le centre de nos pensées, on aime lire les émotions sur son visage. Elle est tenace et accrochée à son patron, c’est indéniable, pour autant le lecteur commence à se dire que depuis le début on a tort d’espérer une idylle entre eux. Peu à peu, cela apparaît « anecdotique ». Comme une façon de mettre en parallèle deux individus qui au même âge bien qu’à une époque différente, aspirent et aspiraient à des rêves identiques ou tout du moins comparables. A voir ce que nous réserve la suite, je continue d’espérer que la fin les réunira.

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Après la pluie
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