Critique Comics Doctor Who Comics - Onzième Docteur #2

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Doctor Who Comics - Onzième Docteur

par Jack! le mar. 8 nov. 2016 Staff

Aventures hautes en couleur, imbroglios temporels, compagnons poignants, ''guest stars'' surprenants, réappropriation des légendes (la rencontre entre le Diable et Robert Johnson ou la partition de David Bowie) et menaces terrifiantes, le premier volume des “nouvelles aventures du onzième Docteur“ avait tout pour rassembler les amateurs de bande-dessinée et les fans de la série télévisée.
La question restant de savoir si les auteurs - Al Ewing, Rob Williams, Simon Fraser & co - pouvaient réitérer l'exploit de proposer un nouveau volume de Doctor Who aussi divertissant et étonnant (voire plus) que son modèle du petit écran.

Le premier chapitre du deuxième recueil « A votre service », supervisé par Rob Williams et Simon Fraser, résonne donc comme une note d'intention. La première page annonce d'emblée la fin de l'histoire, la destruction d'une planète et la mort de Jones. Rien que ça ! Les deux auteurs s'amusent ensuite à dérouler une intrigue à rebours où le Docteur doit empêcher ce triste avenir tout en se dépatouillant avec les sauts dans le temps impromptus (d'une page à l'autre). S'il y a bien une série qui a compris comment allier son sujet et la forme (la bande-dessinée), c'est bien celle sur le onzième Docteur !

Avec le deuxième récit, Rob Williams, cette fois-ci associé au dessinateur Warren Pleece, profite d'un déroulement plus classique pour bousculer les nouveaux compagnons du Docteur : Jones, l'organisme Arc et Alice Obiefune. Pris dans une guerre entre deux races extra-terrestres, les trois alliés doivent mettre leurs “perturbations” de côté pour sauver la Terre. L'idée judicieuse d'introduire de nouveaux compagnons, plutôt que d'utiliser les habitués (Amy, Rory, Clara, etc.), permet à la bande-dessinée de remémorer au lecteur ce qui fait tout le sel de Doctor Who : les conséquences de la vie que mène le Docteur sur celle des gens qui l'accompagnent. Car si les auteurs ne peuvent pas vraiment bouleverser le destin des héros de chair et de sang, ils ne s'empêchent pas de secouer vivement ceux qui sont fait de graphite et de papier.

Ces conséquences sont davantage marquées par le dernier arc qui implique non seulement le retour du brillant Al Ewing mais aussi celui des terribles industries ''A Votre Service''. Dans cette dernière aventure mouvementée, fonctionnant sur le modèle de la mi-saison, le Docteur tente de mettre un terme aux agissements de la corporation maléfique. Malheureusement, son O.P.A. agressive se retourne contre le Seigneur du Temps et il se fait donc ''racheter'' par la société.
En transformant le Docteur en Directeur-Général, Ewing rappelle que le meilleur ennemi du Docteur est le Docteur lui-même. Ce faisant, il s'inscrit dans la droite lignée du showrunner Russel T. Davies qui en a fait un être perturbé, apte au pire des actes pour le bien commun. Plus malin encore de la part d'Ewing est de présenter cette nouvelle ''incarnation'' non pas comme l'antithèse du Docteur mais plutôt comme une exagération, brutale il faut le dire, des inquiétudes du personnage quant à son complexe divin. Heureusement que ses compagnons, encore une fois, sont assez humains pour le ramener à la raison.

Pour cette nouvelle confrontation entre le Docteur et A Votre Service, d'autant plus surprenante qu'on ne l'attendait pas avant la fin de la ''saison'', Ewing collabore à nouveau avec les dessinateurs Boo Cook et Simon Fraser. Si le premier fait le minimum syndical (il faut dire qu'un encreur digne de ce nom n'aurait pas été de trop), Fraser conclut l'album avec son style tout en souplesse, élégant lorsqu'il s'agit de représenter la gestuelle des personnages (notamment la gestuelle dégingandée de Matt Smith)

En trois « arcs » narratifs (et seulement cinq numéros!), les auteurs s'attaquent successivement aux thématiques premières (le temps, les compagnons, les failles du Docteur) et offrent une réflexion exhaustive sur le célèbre seigneur du temps et son univers.
Au risque de se répéter, à une époque où le Docteur n'est pas forcément au sommet de son art ni même présent sur les ondes, la série « Doctor Who : les nouvelles aventures du onzième Docteur » est l'alternative rêvée, généreuse et ambitieuse, souvent folle mais respectueuse du matériel et surtout correctement traduite en France par Akileos.

L'intrigue sur le long terme (ou fil rouge) promet une conclusion décapante, obligeant les compagnons à prendre les devants, comme il se doit.

Geornimo² !

En bref

Aventures hautes en couleur, imbroglios temporels, compagnons poignants, ''guest stars'' surprenants, réappropriation des légendes (la rencontre entre le Diable et Robert Johnson ou la partition de David Bowie) et menaces terrifiantes, le premier volume des “nouvelles aventures du onzième Docteur“ avait tout pour rassembler les amateurs de bande-dessinée et les fans de la série télévisée. La question restant de savoir si les auteurs - Al Ewing, Rob Williams, Simon Fraser & co - pouvaient réitérer l'exploit de proposer un nouveau volume de Doctor Who aussi divertissant et étonnant (voire plus) que son modèle du petit écran. Le premier chapitre du deuxième recueil « A votre service », supervisé par Rob Williams et Simon Fraser, résonne donc comme une note d'intention. La première page annonce d'emblée la fin de l'histoire, la destruction d'une planète et la mort de Jones. Rien que ça ! Les deux auteurs s'amusent ensuite à dérouler une intrigue à rebours où le Docteur doit empêcher ce triste avenir tout en se dépatouillant avec les sauts dans le temps impromptus (d'une page à l'autre). S'il y a bien une série qui a compris comment allier son sujet et la forme (la bande-dessinée), c'est bien celle sur le onzième Docteur ! Avec le deuxième récit, Rob Williams, cette fois-ci associé au dessinateur Warren Pleece, profite d'un déroulement plus classique pour bousculer les nouveaux compagnons du Docteur : Jones, l'organisme Arc et Alice Obiefune. Pris dans une guerre entre deux races extra-terrestres, les trois alliés doivent mettre leurs “perturbations” de côté pour sauver la Terre. L'idée judicieuse d'introduire de nouveaux compagnons, plutôt que d'utiliser les habitués (Amy, Rory, Clara, etc.), permet à la bande-dessinée de remémorer au lecteur ce qui fait tout le sel de Doctor Who : les conséquences de la vie que mène le Docteur sur celle des gens qui l'accompagnent. Car si les auteurs ne peuvent pas vraiment bouleverser le destin des héros de chair et de sang, ils ne s'empêchent pas de secouer vivement ceux qui sont fait de graphite et de papier. Ces conséquences sont davantage marquées par le dernier arc qui implique non seulement le retour du brillant Al Ewing mais aussi celui des terribles industries ''A Votre Service''. Dans cette dernière aventure mouvementée, fonctionnant sur le modèle de la mi-saison, le Docteur tente de mettre un terme aux agissements de la corporation maléfique. Malheureusement, son O.P.A. agressive se retourne contre le Seigneur du Temps et il se fait donc ''racheter'' par la société. En transformant le Docteur en Directeur-Général, Ewing rappelle que le meilleur ennemi du Docteur est le Docteur lui-même. Ce faisant, il s'inscrit dans la droite lignée du showrunner Russel T. Davies qui en a fait un être perturbé, apte au pire des actes pour le bien commun. Plus malin encore de la part d'Ewing est de présenter cette nouvelle ''incarnation'' non pas comme l'antithèse du Docteur mais plutôt comme une exagération, brutale il faut le dire, des inquiétudes du personnage quant à son complexe divin. Heureusement que ses compagnons, encore une fois, sont assez humains pour le ramener à la raison. Pour cette nouvelle confrontation entre le Docteur et A Votre Service, d'autant plus surprenante qu'on ne l'attendait pas avant la fin de la ''saison'', Ewing collabore à nouveau avec les dessinateurs Boo Cook et Simon Fraser. Si le premier fait le minimum syndical (il faut dire qu'un encreur digne de ce nom n'aurait pas été de trop), Fraser conclut l'album avec son style tout en souplesse, élégant lorsqu'il s'agit de représenter la gestuelle des personnages (notamment la gestuelle dégingandée de Matt Smith) En trois « arcs » narratifs (et seulement cinq numéros!), les auteurs s'attaquent successivement aux thématiques premières (le temps, les compagnons, les failles du Docteur) et offrent une réflexion exhaustive sur le célèbre seigneur du temps et son univers. Au risque de se répéter, à une époque où le Docteur n'est pas forcément au sommet de son art ni même présent sur les ondes, la série « Doctor Who : les nouvelles aventures du onzième Docteur » est l'alternative rêvée, généreuse et ambitieuse, souvent folle mais respectueuse du matériel et surtout correctement traduite en France par Akileos. L'intrigue sur le long terme (ou fil rouge) promet une conclusion décapante, obligeant les compagnons à prendre les devants, comme il se doit. Geornimo² !

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