Critique BD Romantica #1

8
Romantica

par Auray le jeu. 8 mai 2014 Staff

Shelley ou la vie amoureuse de Frankenstein est réédité pour l’occasion de la sortie d’une nouvelle collection le Lombard, sous le doux nom de romantica. Il s’agira de traverser les époques, explorer des vies, voir des œuvres littéraires de grands romantiques.

Petit pavé rigide présenté à l’italienne, marque-page en tissu, logo « R » de romantica sur la tranche, on est sans aucun doute dans une nouvelle belle collection. Puis, j’ai trouvé que les cases se présentaient formidablement bien à ce changement, les paysages de Daniel Casanave formant alors des cartes postales, laissent parfois l’envie d’en envoyer un dessin à un de ses meilleurs amis. Le graphisme rappelle Lincoln des Jouvray, à mon goût, c’est un gage de qualité où le trait est simple, prenant tout de suite le principal sans pour autant oublier les détails. Les couleurs de Patrice Larcenet sont toujours aussi pertinentes.
Par ailleurs, notre auteur n’est pas à son premier coup d’essai, puisqu’il a déjà travaillé avec le frère de ce dernier, soit Manu LARCENET, pour deux des aventures rocambolesques (d’un soldat inconnu : crevaisons et Attila le Hun : le fléau des dieux), ou pour les Editions les Rêveurs (Flaubert, Verlaine, Baudelaire).
Par contre, le scénario est ici de David Vandermeulen, et j’avoue qu’au début, suivre les péripéties amoureuses de Percy Bysshe Shelley avant sa rencontre avec Mary, la femme ayant donc écrit Frankenstein, apporte son lot de preuve s’il le fallait encore, de la place peu importante faite aux demoiselles du XIXème siècle.
Pourtant, on est emporté par le positivisme du récit, où le personnage explore le monde sans trop penser aux conséquences qui le rattrapent pourtant. La rencontre avec William Godwin (écrivain et philosophe), Lord Byron (poète), ou encore John William Polidori (médecin et écrivain) donne de la richesse au récit et à la vie des Shelley.
La vision personnelle de la fin a été inspirée du récit moins connu de Mary, le dernier homme, justement, les bonus font que la compréhension est de mise pour l’apprécier à sa juste valeur. Et là, toute la saveur du pavé se répand dans nos narines : 13 pages de courts portraits, de tableaux, de couvertures ou de photographies, le tout accompagné d’un texte tout aussi agréable à lire est bienvenu pour ne pas passer à côté de détails comme le final.

Il s’agit là d’une bonne excuse pour plonger dans le romantisme anglais dans les meilleures conditions éditoriales, si vous n’êtes pas allergique à une époque où la femme n’était pas celle d’aujourd’hui, mais elle rappelle pourtant que rien qu’en une soirée, Mary Shelley a su se faire une place discrète dans cet univers très masculin des romanciers. Les romans et les bandes dessinées font des beaux enfants, c’est un classique à découvrir !

En bref

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