Critique Tu seras un saumon, mon fils… 1

Diantre, on peut dire que je l’ai attendu cette sortie de fin Avril ! Après un assez gros coup de pub, Akata nous livre enfin le dernier né de sa collection WTF : “Tu seras un Saumon mon Fils”. Imaginé par le très plébiscité Shohei Sasaki, ce petit nouveau du monde du manga avait déjà su conquérir son public avec l’excellent Virgin Dog Révolution. J’ai placé beaucoup d’espoir dans cette nouvelle série et  il est temps de voir si elle est à la hauteur de mes attentes

 

Inutile de vous fournir un énième résumé de ce manga, vous l’avez certainement déjà lu cent fois Vous vous attendez à quelque chose de complètement barré, et bien sachez que vous allez être servis.“Tu seras un Saumon mon fils” est ce qu’il se doit d’être : un énorme délire, du début à la fin ! Sasaki semble parfaitement à son aise quand il s’agit de nous divertir avec des histoires absolument grotesques. Ici c’est un humour des plus potache, qui arrive quand même à faire mouche. Entre Sauman l’homme-Saumon et son père un étudiant complétement paumé dans sa vie, les concours de masturbation en mode Shonen de sport, les jeux de mots et toutes les autres vannes très “pipi-caca”; le lecteur ne peut s’empêcher d’abandonner son sérieux est de retomber un peu en enfance pour se permettre de beaux fous rire.

La mise en scène et les dessins de Sasaki jouent aussi énormément dans le côté humoristique. Cela passe par des personnages complètement décalés, qui tirent des expressions faciales totalement déroutantes et des scènes comiques absolument tordantes ; le tout restant quand même dans un humour très en dessous de la ceinture. Comment oublier le design farfelu de Sauman, notre personnage principal - sans aucuns doute l’élément le plus potache de tout le manga… mais aussi le plus touchant…

 

Ce qui nous fait aimer les manga de Shohei Sasaki, c’est certe ce côté complètement décalé dont lui seul a le secret, mais c’est aussi le fait que cet humour soit allié à une réflexion réelle et à un véritable message.

Là où Virgin Dog Revolution  nous livrait un message écologique fort sous couvert de fin du monde dirigée par un homme chien frustré par son pucelage. Tu seras un Saumon mon fils, lui, se concentre plus sur les individus et notamment sur les rapports familiaux. On a d’un côté Shion, jeune adolescent contraint de quitter un environnement où il est à l’aise pour suivre sa mère et son nouveau beau père ; et de l’autre Sauman, mi-homme mi-saumon, qui n’a qu’une peur : se voir rejeter par son père à cause du caractère involontaire de sa naissance… On retrouve la thématique des problèmes familiaux dans le personnage de Ginji, jeune racaille ayant pris Shion en grippe, qui pourtant partage avec lui le même mal-être au sujet de sa famille et de sa vie en dehors du lycée.

 

Comment ne pas craquer pour “Tu seras un Saumon mon fils…” ? Tout le monde peut s’y retrouver. Que ce soit ceux qui aime laisser la réflexion de côté et qui lisent dans l’unique but de se divertir avec un récit totalement fou, rempli d’humour gras et de situation loufoque ; ou ceux qui aiment bien au contraire le côté seconde lecture que nous offre un Shohei Sasaki, avec de réelles réflexions sur la famille et le mal être que ça peut engendrer sur certains adolescents. C’est cela qui fait la force de ce manga. Je pense que n’importe qui le lisant, arrivera à en retirer quelque chose de positif, que ce soit de l’humour, une critique sociale, ou même juste pour halluciner tant la culture Japonaise peut faire des productions aux  antipodes de ce que nous avons l’habitude de lire!

Publiée le 28.04.2017 18:50:00