Critique Shonan seven 4

Extrêmement enthousiaste de savoir qu'un nouveau "spin off" sur l'univers de GTO allait voir le jour avec un autre dessinateur que Tôru Fujisawa, j'attendais avec impatience de découvrir "Shonan seven".

 Quelle ne fut pas ma tristesse après lecture du premier tome ainsi que des deux suivants : personnage principal crétin, sans fond, couplé d'une perversité fleurant bon la consanguinité, entouré par des "copains", à ce que l'on veut bien nous faire croire, copains d'ailleurs sans goût et traités de manière bien poussive.

Je ne dis pas que le but principal de notre blondinet est vain, quand je vois que Masanori Morita tournait dans le même style avec "Racailles blues" et "Rookies", mais franchement je m'en tamponne le coquillard de suivre les aventures d'Ikki Kurokami.

 Toujours dans son délire "lol mdr" (comme les traducteurs aiment le dire) il ambitionne de devenir le roi des bagarreurs en intégrant le célèbre "Shonan Seven".

Ikki ouvre le bal de ce quatrième opus avec comme adversaire le beau et bizarrement coiffé (encore un nouveau spécimen) Shô Yûki qui, histoire de nous faire pleurer et accepter son comportement d'abruti, nous racontera en plein combat, avec un flashback ralentissant brutalement le rythme, la belle histoire de son père, prestigieux catcheur masqué plus connu sous le blaze de "Ghost Tequila".

Grâce à ce combat et à sa victoire, Ikki deviendra le représentant des secondes avec à la clef les qualifications pour le "Shonan Seven". Ne criez pas "ô spoiler", les quatre-vingt premières pages du tome sont résumées en même pas une ligne sur la quatrième de couverture du bousin.

Et ainsi de suite, de page en page, jusqu'à atteindre la fin du tome on a de la bagarre, des culottes, des saignements de nez, de nouveaux ennemis au style encore plus débile les uns que les autres et aux physiques sous stéroïdes loin des standards des lycéens japonais (voire du monde entier).

 J'écris cette critique après avoir lu celle du tome cinq sur Manga Sanctuary et je constate que j'ai encore foiré mon coup en me procurant ce tome. Je ne suis peut-être plus la cible éditoriale pour ce genre de lecture et pourtant je me régale toujours autant à lire "GTO", "Slam dunk", "Racailles Blues" ainsi que "Rookies". Si on doit apprécier ce tome parce qu'il a été scénarisé par Torû Fujisawa j'ai envie de dire qu'il se fout bien de nos gueules et qu'il aime savoir qu'il touchera forcément un gros chèque en tirant sur la corde sensible de ses fans. Je parle bien-sûr des lecteurs de GTO.

 "Shonan Seven" est clairement un produit dérivé. Je ne vois aucune qualité dans ce manga si ce n'est le niveau important de son dessinateur. J'aurais pourtant préféré y voir la pâte de Torû Fujisawa lui-même, histoire de casser ce côté très "aseptisé" du dessin de Shinsuke Takahashi qui dénote complètement avec l'ambiance "street fight" que devrait nous procurer ce manga. Puis franchement le chara-design est limite ringard. Si un jeune bagarreur un peu racaille sur les bords doit forcément ressembler à une gravure de mode vêtue de plumes d'oie, de cuir, de ceintures de cowboys ornées de motifs à fleurs pour être dans le coup... j'ai peur de découvrir les futurs adversaires d'Ikki.

Et surtout, ne vous attendez pas à voir un professeur ni même un directeur les reprendre sur leurs tenues vestimentaires car c'est aussi le néant à ce niveau. Le monde tourne uniquement sur nos joyeux phénomènes de foire qui vont et viennent comme ça leur chante dans ce pseudo "cartoon" bon marché.

 Ne parlons pas non plus de la traduction qui m'a donné des frissons avec par moment des éructations du genre "lol" ou encore "mdr". Je me répète, mais ça fait mal de lire ce genre de choses.

Ksndr

Lecteur assidu et auteur (amateur) de mangas, je me passionne toujours autant pour la création, la lecture et la collection de nos petits livres en papier recyclé !
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