Critique Les Royaumes Carnivores 2

Aprés deux petits mois d’attente, il est enfin temps pour moi de remettre le couvert et de retrouver avec plaisir le petit bonhomme de chemin de Buena : notre jeune gazelle révolutionnaire au goût infecte ! Le premier tome des Royaumes Carnivores m’ayant énormément plus, j’attends naturellement le meilleur de ce deuxième opus. Voyons si mes espoirs seront comblés !

Ce tome deux contraste énormément avec le premier par sa thématique principale. En effet, là où il était question de fuir pour sa survie, il est maintenant essentiel de se battre pour éviter à l’ennemi de s’imposer. Ainsi, nous passons de la critique d’un système totalitariste à la dénonciation des guerres d'expansion, de pouvoirs et d'intérêts. Le sujet de la nourriture et de la société de consommation, centre du premier opus, sont quand à eux totalement éludés dans ce tome.

Mais ceci est loin d’être un défaut, car ce revirement de thème se retrouve relativement bien exploité, et même passionnant.

Comme protagonistes, nous sont présentées deux tribus semblables que pourtant tout oppose : la tribu des chimpanzés et la tribu des bonobos. L’une est violente, guerrière et fière de sa puissance; l’autre est pacifique, passive et aisément manipulable. Ajoutons à ces deux “factions” rivales, la tribu des Lions, dirigées par Marsias, toujours à la recherche de la Démone Blanche, et ne reculant devant rien pour arriver à ses fins. L’histoire devient donc un véritable récit guerrier, avec tout ce qu’il incombe : enjeux, clans, trahisons, stratégies, phases diplomatiques et bien sûre luttes acharnées.

Ici encore, le parallèle avec les hommes n’est que trop facile à faire. Ceci est mon interprétation personnelle, mais le conflit interne entre chimpanzés et bonobos ne peut que me rappeler le génocide rwandais, perpétré par les Hutus envers les Tutsis. On peut aussi constater un changement de statut politique au niveau de la tribu des Lions; anciens despotes rappelant le régime nazi, ceux-ci sont maintenant présentés comme des conquérants qui font plus écho à l’empire Romain.

Au fil de son récit, on s'aperçoit que Yui Hata continue de se servir des animaux et de leurs attraits bestiaux pour dénoncer les aspects les plus sombres et les plus honteux de l’être humain; toujours de manière trés fine et pleine d’intelligence.

Weihao Yu

Passionné de manga depuis mes 11 ans, je suis devenu au fil des années un énorme collectionneur! En perpétuelle recherche d'ouvrages de qualité; c'est avec plaisir que je partage ma passion ^^
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