Critique Coeur de hérisson 1

Kii, une jeune lycéenne bien tranquille est missionnée pour récupérer le devoir de Hozuki, qui ne l'a toujours pas rendu. Malheureusement, celui-ci est la risée de sa classe : violent et solitaire, les élèves ont tendance à le juger mais à tort, car au fond, ce jeune homme est juste timide. C'est en allant lui parler que Kii se rend compte que la vision que les gens ont de lui est erronée, et elle décide de lui parler. Celui-ci lui fait penser à un hérisson : il se replie sur lui-même et repousse les autres avec ses « pics » lorsqu'il est surpris ou se sent en danger.

Un schéma classique

Dès le départ, les sentiments de Kii évoluent très rapidement, à contrario du jeune homme qui n'arrive pas à dissocier amour et amitié. On voit tout de suite un schéma très classique : Une lycéenne éprise du garçon solitaire qui ne s'intéresse pas à l'amour, qui a un côté mystérieux et assez craquant... De plus, de nombreux autres aspects de ce tome confirment ce sentiment de déjà-vu, comme le fait d'inclure des rivales à l'héroïne alors que personne ne s'intéressait à Hozuki auparavant, ou le coup classique du héros qui est épris depuis des années d'une femme en couple plus âgée que lui... C'est un peu dommage de rester dans la facilité et de ne pas chercher à proposer une intrigue bien plus originale.

Amour à sens unique

Par la suite, Kii tente de sortir Hozuki de son isolement, en montrant aux autres qu'il est loin d'être la brute à laquelle on l'associe. Après ses multiples tentatives qui n'aboutissent pas, on sent que les deux protagonistes se rapprochent, même si l'insensibilité de Hozuki empêche de connaître ses sentiments. Plus le temps passe et plus on sent que Kii a des doutes, qu'elle n'arrive pas à penser à autre chose. Elle est jalouse, tente de se rapprocher de lui malgré le fait qu'elle ne sache pas ce qu'il ressent et essaie de prendre son courage à deux mains pour lui avouer ses sentiments. Bien entendu, comme dans tout shôjo qui se respecte (ou pas), à chaque fois qu'elle trouve le courage de lui en parler, un facteur extérieur l'en empêche.

Ce tome reste plutôt introductif, même si on sent que par la suite, l'intrigue risque d'être chamboulée et la relation entre Kii et Hozuki devrait avancer. En soi, je trouve que malheureusement dans ce genre de Shôjo, tout l'intérêt ou presque réside dans le protagoniste masculin. C'est toujours sur le garçon que l'attention est concentrée, et je trouve ça dommage. La fille, bien que très mignonne, n'est que peu souvent charismatique. On sent clairement un écart entre les deux, et le fait de suivre l'histoire du point de vue de Kii peut facilement lasser un public un peu plus âgé, ou du moins les habitué(e)s de ce genre de Shôjo.

En soi, ce n'est pas un mauvais tome, il remplie sa fonction. Les personnages sont attachants, il y a quelques bonnes idées mais pas suffisamment pour que l’œuvre se démarque et apporte une certaine fraîcheur, du moins pour l'instant. Bien évidemment, ce n'est que le premier tome, donc ça pourrait très bien évoluer et devenir un petit peu plus intéressant par la suite.

 

Niwo

Grand fan de philosophie et de psychologie, je préfère les séries assez profondes avec une certaine maturité. Je lis des mangas depuis ma tendre enfance et depuis je n'ai jamais arrêté de m'y intéresser. J'ai besoin qu'on me force à réfléchir et remettre en cause la société dans laquelle on vit pour réellement apprécier une oeuvre (Inio Asano entre autres.).
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