Critique SK8R'S 3

Sk8r's 3 reprend exactement là où le tome 2 s'était interrompu, à savoir la compétition. Contrairement aux précédents constitués essentiellement de chapitres plus ou moins indépendants, cette fois, les évènements de l'intégralité du volume se suivent en continu. On pourrait croire qu'à l'occasion de ce tournoi, l'auteur en profiterait pour développer un peu le côté narratif, ou s'en donner à cœur joie sur le spectaculaire : après tout, il nous a régalé de planches vraiment impressionnantes par le passé. Eh bien, il n'en est rien.

Vous attendiez avec impatience les retrouvailles entre Akio et son mentor ? Ce ne sera pas pour tout de suite. Vous espériez un développement plus poussé des personnages secondaires ? A l'exception de Raïga, tous sont relégués au statut de simples supporters. Vous pensiez en prendre plein les yeux ? Raté, et c'est bien là ce qu'il y a de plus étrange avec ce troisième tome ; alors même que la compétition fait rage et que les jeunes gens sont censés donner le meilleur d'eux-mêmes, aucune figure ne parvient à égaler celles montrées précédemment. Plus embêtant, leur réalisation est moins « décortiquée », pour un rendu visuel somme toute assez plat, loin de rendre justice à la complexité des figures exécutées et ce, même si la vitesse est toujours bien rendue.

Un tome en demi-teinte donc, mais qui n'est pas sans quelques points positifs non plus.
Premièrement, on notera l'apparition de Shôgo et Jûzô, plus racailles que skaters, prêts à tout pour gagner et cassant l'ambiance relativement bisounours et très conte de fée dans lesquelles a baigné Akio jusqu'à présent. L'auteur profite de la présence des deux lascars pour évoquer brièvement quelques aspects assez peu reluisants du milieu, où, finalement, le copinage et les coups bas existent autant qu'ailleurs.
Est aussi abordée la question du sponsoring et sa méthode de fonctionnement ; un prétexte pour montrer Akio et ses amis tirant des plans sur la comète, rappelant ainsi qu'il s'agit avant tout de jeunes avec des rêves et des projets plein la tête, mais gardant également les pieds sur terre et ne perdant pas la notion du temps qui passe.

De bonnes idées donc, suffisant à sauver un volume en deçà des précédents sur ce qui est pourtant l'essentiel, à savoir le skate en lui-même. C'est toujours plaisant à lire, il s'en dégage un léger côté doux-amer (notamment au travers de Riô), on ne s'y ennuie à aucun moment et Hajime Tojitsuki semble bien parti pour faire durer sa série, au vu des pistes qu'il lance.
Ne reste plus qu'à espérer que le tome suivant, où l'on verra la finale de la compétition, parviendra à nous en mettre plein la vue, sans oublier de satisfaire notre curiosité quant à ce qui attend Akio et sa bande...

Pois0n

http://twitter.com/Svetlana_Mori Auteur de romance fantasy et paranormal romance. Photographe amateur, amoureux de musique hardstyle, gameur, dolleur, ayant vendu son âme à Domino's pizza.
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